Kinshasa, 9 décembre 2022- Le Conseil de l’Union européenne a procédé à la prorogation de sa liste des personnes sanctionnées, lesquelles font depuis un temps objet de mesures restrictives en raison de la situation en République démocratique du Congo.
Sur la liste des huit nouvelles personnes inscrites sur la liste figurent cinq membres de différents groupes armés (M23, ADF, Codeco, FDLR et Maï-Maï Yakutumba), ainsi qu’un membre de l’armée congolaise, un homme politique congolais et un homme d’affaires belge. Les plus connus sont Willy Ngoma porte-parole du M23 et Justin Bitakwira, un homme politique congolais ancien membre du PPRD et proche de Joseph Kabila aujourd’hui proche de l’actuel président de la République, Félix Tshisekedi.
La plupart d’entre eux sont responsables de commettre de graves violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, ainsi que d’entretenir le conflit armé en RDC. D’autres personnes ont été inscrites sur la liste pour des raisons d’incitation à la violence et d’instrumentalisation du conflit, en se livrant à l’exploitation et au commerce illicites de ressources naturelles.
Voici la liste de
Willy Ngoma, porte-parole du M23. Selon l’UE, en raison de ses fonctions dirigeantes au sein de ce mouvement soutenu par Kigali, W. Ngoma contribue, à travers ses fonctions, à l’instabilité et à l’insécurité en RDC.
Justin Bitakwira. Il est le seul homme politique présent sur cette liste. « Il a, de manière répétée, incité à la violence et encouragé la discrimination et l’hostilité à l’égard de la communauté Banyamulenge, ciblée et attaquée par des groupes armés »
Joseph Nganzo Olikwa Tipi (FARDC) était commandant du 312e bataillon de la 31e brigade jusqu’en janvier 2022. « Les forces du 312e bataillon placées sous son commandement et sa responsabilité ont perpétré des attaques contre des civils entre juin et décembre 2021 ».
Ruvugayimikore Protogène, chef des FDLR-FOCA, est aussi présent sur la nouvelle liste. Il dirige notamment le groupe Maccabé [anciennement connu sous le nom de Commando de recherche et d’action en profondeur (CRAP)] des FDLR-FOCA.
Meddie Nkalub est aussi sanctionné. C’est un haut dirigeant des ADF. Il a été identifié comme assumant diverses responsabilités au sein de ce mouvement, dont la communication, la propagande, le recrutement, la fabrication d’armes et le rapprochement avec Daech.
Désiré Londroma Ndjukpa est aussi sanctionné. C’est un dirigeant du groupe Codeco-URDPC. Il est identifié comme en étant le chargé de défense et coresponsable de la branche politique.
William Yakutumba est aussi frappé. Il est le secrétaire général et le commandant de la CNPSC, une coalition de milices Maï-Maï. Il est aussi le fondateur et le dirigeant d’une des plus grandes milices de cette coalition, les Maï-Maï Yakutumba.
Alain Goetz est aussi sanctionné. L’homme d’affaires belge a reçu, acheté, raffiné et commercialisé de l’or illicite provenant de mines en RDC contrôlées par des groupes armés non gouvernementaux, dont les Maï-Maï Yakutumba et les Raïa Mutomboki.
Avec ces nouvelles têtes, la liste d’élastique jusqu’à 17 personnes qui font désormais l’objet de mesures restrictives de l’UE et dont la durée a été prorogée jusqu’au 12 décembre 2023.
Ces mesures de restriction, consistent en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. En outre, il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes inscrites sur la liste.