Kinshasa, 01 Septembre 2023 – Dans l’est de la RDC, à Goma, une manifestation interdite a été violemment réprimée, entraînant la mort d’au moins quarante personnes et de nombreux blessés, selon des sources. Les protestataires, membres de la secte Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations, avaient exprimé leur mécontentement envers l’inaction de la mission de l’ONU dans le pays et de la force régionale face aux groupes armés. Le bilan tragique de cette opération suscite une indignation croissante.
Alors que les autorités militaires ont initialement rapporté un bilan de six civils tués et un policier lynché, un rapport interne de l’armée émis plus tard mentionne un bilan beaucoup plus lourd. Elles assimilent certains civils à des “bandits armés, drogués et manipulés”. Toutefois, selon Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, plus de 100 victimes civiles auraient été massacrées, avec des preuves irréfutables pointant vers la Garde républicaine.
Cet opposant dénonce cette “boucherie humaine” perpétrée, selon lui, par le régime Tshisekedi et met en évidence l’infiltration délibérée de l’armée. Il s’interroge sur l’ordre donné et conclut que le véritable bilan de Tshisekedi est maintenant établi, exigeant que le président en assume la responsabilité.
Un bilan qui peut s’alourdir
Les dépouilles de plusieurs victimes ont été transférées à la morgue du Camp Katindo, tandis que le gouverneur militaire du Nord-Kivu décrit une situation chaotique. Selon lui, les hostilités ont commencé après la mort tragique d’un policier déployé au quartier général du mouvement manifestant.
Des coups de feu ont retenti, rendant difficile l’identification des tireurs selon la version officielle. Le gouverneur affirme également la présence d’individus sous l’emprise de drogues, sans lien avec le mouvement organisateur.
Une évaluation en cours permettra d’établir un bilan définitif. En plus des décès, plus d’une centaine de blessés ont été signalés, mettant le centre provincial de transfusion sanguine du Nord-Kivu sous pression. Après avoir fourni plus de 50 poches de sang en urgence mercredi, le centre est presque à court de réserves. Un don imminent de l’armée est espéré pour remédier à cette situation.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a condamné la violence lors de cette manifestation non autorisée, annonçant un procès en flagrance pour enquêter sur tous les actes répréhensibles. Une délégation gouvernementale se rendra à Goma pour prendre des mesures appropriées et garantir que la situation soit prise en charge.
Nicolas Kayembe