Kinshasa, 26 Septembre 2023 – La prolifération des partis politiques en RDC soulève de sérieuses interrogations quant à leur véritable impact sur la vie quotidienne des citoyens. Alors que le pays compte désormais plus de 900 partis politiques reconnus, il est temps de remettre en question cette tendance et de repenser la manière dont la politique est menée.
La publication des listes définitives de candidats députés nationaux pour les élections générales à venir démontre une fois de plus que la RDC est en tête de la création de partis politiques. Chaque jour voit naître un nouveau parti politique, transformant ainsi le pays de Lumumba en une véritable maternité politique.
Cependant, malgré les aspirations affichées par les leaders politiques à conquérir le pouvoir et à faire de la RDC un pays développé où il fait bon vivre, une fois au pouvoir, ils semblent loin de répondre aux préoccupations sociales de la population. Corruption, clientélisme, égoïsme, népotisme et enrichissement illicite deviennent alors monnaie courante, reléguant l’intérêt général au second plan.
Face à cette réalité, de nombreux Congolais estiment qu’un véritable contrat social, basé sur de vrais programmes politiques répondant aux attentes et aspirations du peuple, est nécessaire pour instaurer un réel changement de gouvernance.
La troisième législature devrait mettre au cœur des débats la prolifération des partis politiques en RDC et le rôle qu’ils peuvent jouer dans le développement du pays. Plutôt que de créer des usines politiques au service d’individus, il est temps de se concentrer sur la construction d’industries et d’usines de fabrication et de transformation, indispensables pour le développement durable du pays.
Cette pléthore de partis politiques, souvent utilisés comme des outils de pouvoir par certains leaders, entraîne de nombreuses querelles et polémiques stériles, sans véritable fondement. Il est crucial de se demander si tous ces partis politiques, dont certains n’ont pas d’ancrage social national, répondent réellement aux aspirations de leurs militants.
Malheureusement, certains compatriotes se laissent facilement manipuler par ces hommes politiques, qui ne voient en eux qu’un moyen d’atteindre leurs objectifs personnels. Une fois au pouvoir, ces leaders oublient souvent leurs militants, ce qui est une triste réalité dans de nombreux partis politiques où tous les postes à pourvoir sont soumis à l’autorité du président national et de son cercle restreint.
Il est grand temps de repenser les préalables pour faire fonctionner la politique en RDC. Pourquoi ne pas regrouper les partis politiques selon leurs tendances, à l’instar des pays dotés de vieilles démocraties ? Des partis de gauche, de droite, du centre et même des partis écologistes pourraient constituer une alternative plus structurée.
La mosaïque de partis politiques actuelle en RDC ne présage pas d’un avenir meilleur. Il est temps de créer des blocs politiques solides, capables de véritablement transformer le pays. La RDC mérite un véritable changement politique, porté par des partis engagés et des citoyens conscients de l’importance de l’intérêt général.
Nicolas Kayembe