Kinshasa, 11 Octobre 2023 – En RDC, le Musée national a ouvert une succursale dans la ville minière de Kolwezi il y a près de deux ans. Cependant, de nombreux habitants de Kolwezi n’osent pas se rendre au musée, craignant que les œuvres exposées ne soient chargées de pouvoir mystique. Certains attribuent cette réticence à des convictions culturelles et religieuses profondément ancrées.
Le musée de Kolwezi cherche à attirer les visiteurs locaux, mais se heurte à des difficultés. Afin d’éliminer les idées préconçues, les masques sont modifiés en recouvrant leur tête de cheveux synthétiques plutôt que de rafia. Cependant, les visites des adultes sont rares et le musée ne reçoit qu’une ou deux écoles par trimestre, ce qui est insuffisant.
Pour inverser cette tendance et encourager les populations à se réapproprier les objets du musée, il est essentiel de mettre en place des stratégies efficaces. Selon Sari Middernacht, muséologue et ancienne fonctionnaire du Musée royal d’Afrique centrale, il est nécessaire de travailler en collaboration avec les communautés en impliquant des personnes qui portent ces cultures, tels que les anciens, les parents et les agents de transmission des savoirs.
Les musées doivent devenir des espaces de rencontre où l’histoire des objets est racontée et replacée dans leur contexte historique.
En travaillant avec les communautés et en invitant les détenteurs des connaissances culturelles dans les musées, il est possible de revitaliser l’intérêt pour les cultures vivantes et d’enrichir le discours des musées. De plus, les études scientifiques détenues par les musées peuvent également contribuer à renforcer les connaissances des communautés.
La collaboration entre les musées et les cultures vivantes est donc essentielle pour ramener les populations aux musées en Afrique et rétablir ce lien culturel précieux.
Nicolas Kayembe