Kinshasa, 18 Octobre 2023 – Les combats font rage dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) entre le groupe d’autodéfense Wazalendo et les rebelles du M23. Les forces rebelles ont récemment perdu du terrain dans les localités de Masisi et Rusthuru, situées dans la province du Nord-Kivu.
Cependant, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le Rwanda a accusé la RDC de fournir un soutien opérationnel et logistique complet aux Wazalendo, ce qui va à l’encontre des accords régionaux pour la paix et la sécurité.
Le représentant permanent adjoint du Rwanda auprès de l’ONU, Robert Kayinamura, a souligné que l’Est de la RDC est depuis trois décennies une terre fertile pour les groupes armés, en raison de “l’incapacité persistante à s’attaquer aux causes profondes du conflit”.
Il a dénoncé la présence de plus de 120 groupes armés, dont les FDLR et ses groupes dissidents intégrés à l’armée congolaise, qui continuent de déstabiliser la région.
Le diplomate rwandais a également critiqué le recrutement de milliers de mercenaires au sein de l’armée congolaise, en violation des conventions internationales, et le refus de mettre en œuvre les accords signés. Selon lui, ces actions démontrent le manque d’intérêt de Kinshasa pour la paix et sa préférence pour une solution militaire.
Malgré les efforts régionaux déployés, notamment les processus de Luanda et de Nairobi, l’Accord-cadre adopté il y a 10 ans n’a pas été pleinement mis en œuvre. Robert Kayinamura a regretté le manque de volonté politique de Kinshasa à réduire la menace posée par les groupes armés étrangers.
Il a également exprimé son inquiétude face à la montée des discours de haine et de la xénophobie, ainsi qu’aux appels à l’expulsion des communautés tutsies congolaises.
Le représentant rwandais a conclu en soulignant l’absence persistante et significative de volonté politique de respecter les engagements signés, regrettant le manque de condamnation de tels actes d’atrocités par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Nicolas Kayembe