Kinshasa, 20 Octobre 2023 – Dans un geste inattendu, le chef de l’État Félix Tshisekedi a signé jeudi soir une série d’ordonnances visant à promouvoir des officiers au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Parmi les nominés se trouve une figure ancienne, un ancien officier des FARDC sous feu M’zee Kabila. Eddy Kapend, autrefois officier des FARDC, a été promu au rang d’officier supérieur et nommé exceptionnellement général de brigade des FARDC.
Ce moment représente une étape marquante dans la vie tumultueuse d’Eddy Kapend. Après avoir passé vingt longues années derrière les barreaux, il a finalement été libéré en janvier 2021 de la prison de Makala, grâce à la clémence présidentielle. Sa libération a fait suite à sa grâce présidentielle accordée par le président Tshisekedi.
Depuis 2001, Eddy Kapend et plusieurs dizaines d’autres personnes étaient emprisonnés, condamnés pour leur participation présumée à l’assassinat de l’ancien président congolais Laurent-Désiré Kabila, père de son prédécesseur Joseph Kabila, par un tribunal militaire. En tant qu’ancien aide de camp de ce dernier, le colonel Kapend avait été désigné comme complice de la mort de Kabila père.
Malgré ses protestations d’innocence, il avait déjà bénéficié d’une réduction de peine à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de la RDC le 30 juin 2021, lorsque le président Tshisekedi avait annoncé des commutations de peine et des grâces collectives pour plusieurs centaines de détenus.
Ironiquement, la peine de mort prononcée à l’issue de son procès n’a jamais été exécutée, et Eddy Kapend n’a donc jamais dû faire face à cette sentence ultime. Aujourd’hui, sa nomination en tant que général de brigade des FARDC survient à un moment critique. En effet, le général des armées en exil, John Numbi menace ouvertement de renverser le pouvoir en place.
Cette nomination soulève des questions quant aux intentions et aux implications politiques qui pourraient en découler. Certains pourraient y voir une tentative de renforcement de la légitimité du gouvernement actuel, tandis que d’autres pourraient percevoir cette décision comme une provocation susceptible d’aggraver les tensions déjà palpables dans le pays.
Dans tous les cas, la nomination d’Eddy Kapend suscite des débats et des interrogations quant à son rôle futur au sein des FARDC et à son impact sur le paysage politique congolais.
Seul l’avenir nous dira comment cette décision sera perçue et quelle influence elle aura sur la stabilité et le paysage sécuritaire de la République démocratique du Congo.
Nicolas Kayembe