Kinshasa, 06 novembre 2023.- L’échange de ce lundi entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le président rwandais, Paul Kagame, met en évidence une situation paradoxale. Alors que Kinshasa continue d’accuser Kigali d’agression dans l’Est de la RDC, Paul Kagame prétend soutenir les processus régionaux visant à apporter la paix et la stabilité dans la région. Mais les événements sur le terrain racontent une toute autre histoire.
Les villages de Nyakabingu, Kabalekasha, Burungu et Rushebeshe, dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, sont actuellement occupés par les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise. Leur objectif est clair : prendre le contrôle de Goma pour contraindre Kinshasa à engager un dialogue. Cette situation préoccupante a conduit la région à appeler à une solution pacifique, comme en témoigne le sommet de la SADC à Luanda.
Le président angolais João Lourenço a été chargé de redoubler d’efforts diplomatiques pour parvenir à une paix durable en RDC, avec l’aide de la Troika de l’Organe de la SADC. Pendant ce temps, les forces armées congolaises et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) ont lancé l’opération “Springbok” pour empêcher l’avancée des rebelles vers Goma et Sake.
Dans ce contexte, les déclarations de Paul Kagame sur le soutien du Rwanda aux processus régionaux en faveur de la paix et de la stabilité en RDC apparaissent comme une grave hypocrisie. Les actions sur le terrain démontrent clairement que le Rwanda est impliqué dans le conflit et soutient les groupes rebelles.
Il est crucial que les États-Unis reconnaissent cette hypocrisie et sanctionnent toutes les parties impliquées pour trouver une solution pacifique et durable à ce conflit. La paix en RDC ne peut être atteinte que si les acteurs régionaux agissent de manière sincère, en respectant l’intégrité territoriale de la RDC et en s’abstenant de soutenir les groupes armés.
Il est temps que Kagame abandonne les doubles discours et s’engage véritablement en faveur de la paix en RDC. La population congolaise mérite un avenir paisible, sans ingérence extérieure et sans la menace constante des groupes armés. La stabilité de la région dépend de la sincérité des engagements pris par tous les acteurs concernés.
Nicolas Kayembe