Kinshasa, 10 novembre 2023.- Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les affrontements entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, soutenue par des groupes pro-gouvernementaux, se rapprochent dangereusement de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
La localité de Kibumba, située à seulement vingt kilomètres de Goma, est au cœur des violences qui ont contraint de nombreux villageois à fuir. Malheureusement, les combats ont également atteint les zones proches des camps de déplacés, des écoles et des centres de santé, dont le centre de Kanyaruchinya.
Au centre de santé de Kanyaruchinya, une vingtaine de personnes, principalement des femmes et des enfants déplacés par les combats, attendent désespérément des soins médicaux. Ils ont fui leurs villages pour échapper aux violences, mais ces dernières les ont rattrapés près du centre de santé.
Cité par la RFI, Justin Mbuya, responsable médical pour Médecins sans frontières, témoigne de “l’augmentation du nombre de patients en octobre”. Le centre de santé traite non seulement des “blessures par balles”, mais aussi des “victimes de violences sexuelles”, souvent causées par les affrontements entre groupes armés ou lors de leur fuite.
Dans la cour du centre de santé, un générateur tourne pour fournir de l’électricité. Cependant, les bombardements récents ont endommagé une ligne de tension, privant ainsi une grande partie de Goma et de ses environs d’électricité. Cette coupure entraîne l’arrêt des machines servant à pomper l’eau, ce qui pose un grave problème d’approvisionnement en eau.
Graham Inglis, coordinateur de MSF, déplore cette situation, notamment dans le contexte d’une “crise de choléra” où l’accès à une grande quantité d’eau est essentiel. Des solutions de “water trucking” (approvisionnement en eau par camions-citernes) doivent être envisagées.
Une situation critique
Les hôpitaux de référence de la région, déjà impactés par les coupures d’électricité, connaissent également des problèmes avec leurs générateurs défectueux. Certaines opérations chirurgicales se déroulent donc dans le noir, mettant en danger la vie des patients.
Cette situation critique souligne l’urgence d’une intervention humanitaire renforcée pour protéger les déplacés et garantir l’accès aux soins de santé dans cette région en proie aux violences.
La situation dans l’Est de la RDC reste préoccupante, avec des conséquences désastreuses pour les populations déplacées et les infrastructures de santé déjà fragiles. Il est impératif que la communauté internationale et les acteurs humanitaires intensifient leurs efforts pour mettre fin aux combats et offrir une assistance vitale aux victimes de cette crise humanitaire.
Syntyche Ntumba