Kinshasa, 30 novembre 2023.- Les récentes discussions entre Martin Fayulu et Denis Mukwege ont suscité des spéculations sur la formation d’un deuxième bloc d’opposition en RDC.
Même si les trois candidats n’ont pas annoncé de coalition commune, ils ont exprimé leur intention de porter plainte contre les responsables impliqués dans une « abstention coupable » pendant le processus électoral. Cette plainte a rapproché ces candidats, laissant entrevoir une possible alliance dans le futur.
L’alliance entre Matata Ponyo Mapon et Seth Kikuni avec Moïse Katumbi a semblé prendre Fayulu et Mukwege au dépourvu. Toutefois, les deux hommes ont leurs raisons de ne pas vouloir s’aligner sur Katumbi. Fayulu entretient des relations tendues avec l’homme d’affaires katangais, tandis que Mukwege estime que Katumbi a présenté la coalition comme un fait accompli. Cela a conduit à une certaine logique dans le rapprochement entre Fayulu et Mukwege.
Un autre candidat, Floribert Anzuluni, est également en pourparlers avec Fayulu et Mukwege. Bien qu’il n’ait pas été associé aux discussions de Pretoria, il partage des affinités politiques avec les deux candidats et a signé le contrat social élaboré à l’issue de la primaire Alternative citoyenne. Ces trois candidats ont discuté de l’élaboration d’un programme, d’une stratégie électorale commune et du déploiement de témoins dans les bureaux de vote.
« front anti-prédation »
Le but de cette alliance potentielle est de créer un « front anti-prédation » contre leurs adversaires. Il leur reste cependant à définir les conditions de leur retrait, indispensable au succès de cette alliance. Mukwege, qui semblait initialement déterminé à faire cavalier seul, a assoupli sa position et souligné la nécessité d’une collaboration. Fayulu, en revanche, a montré par le passé sa volonté de travailler au sein d’une opposition divisée.
Les prochains jours pourraient apporter plus de clarté sur la direction que prendra cette alliance. Les trois candidats devraient se rencontrer à Kinshasa, marquant une brève pause dans leurs activités de campagne. Mukwege a déjà lancé sa campagne à Bukavu, Fayulu organise des meetings à travers le pays et Anzuluni présente son projet d’entreprise dans différentes régions.
La formation d’un deuxième bloc d’opposition pourrait potentiellement remettre en question la domination de Félix Tshisekedi lors des prochaines élections. En unissant leurs forces, ces candidats peuvent mutualiser leurs ressources et augmenter leurs chances de réussite.
Nicolas Kayembe