Kinshasa, 26 juillet 2024- Corneille Naanga, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et figure de proue de l’opposition congolaise, a récemment exprimé son indignation face aux sanctions imposées par le Trésor américain.
Ces mesures, qui visent à geler les biens de Naanga et de plus de 25 coaccusés sur le sol américain, sont perçues par l’opposant comme une atteinte à la vocation de la démocratie américaine en tant que médiateur dans la crise actuelle entre l’Alliance des forces congolaises (AFC) et le régime de Kinshasa.
Naanga a souligné l’ironie de la situation, affirmant que les États-Unis, en tant que nation démocratique, devraient promouvoir la paix et la stabilité mondiale. Selon lui, le recours à des sanctions unilatérales constitue une contradiction flagrante avec ce rôle.
“Une Nation de grande démocratie dont nous estimons le statut de médiateur dans la crise en cours entre l’AFC et le régime de Kinshasa par le biais de deux trèves successives, ne pouvait pas, si abruptement, altérer sa précieuse vocation internationale de promotrice de la paix et de la stabilité mondiale notamment au sein de sa permanence au Conseil de Sécurité de l’ONU par l’utilisation d’outils unilatéraux de politique étrangère décriés par l’ensemble du Sud Global qui représente la majorité mondiale et même ses partenaires occidentaux, qui ont accéléré une fragmentation mondiale dommageable entre l’Occident et le reste”,a-t-il réagi.
La réaction de Naanga s’inscrit dans un contexte plus large de mécontentement face aux relations entre le Congo et les puissances occidentales. Cet opposant, qui se trouve actuellement en conflit avec le régime de Kinshasa, voit ces sanctions comme une mesure punitive qui ne fait que renforcer la division entre les acteurs politiques du pays.
Pour lui, les États-Unis, en agissant de la sorte, risquent de compromettre leur position de médiateur dans les négociations en cours. L’ancien président de la CENI a également rappelé l’importance du dialogue et de la négociation pour résoudre les crises politiques.
Jadot Lukadi