Kinshasa, 30 septembre 2024- Zola Bisalele, journaliste à la radio et télévision Molière et coordonnateur général du Magazine Congo-Enquêtes à Kinshasa et Lubumbashi, se retrouve au cœur d’une tempête médiatique après avoir reçu des menaces de la part des inconnus, identifiés comme des proches du directeur général de l’ARSP, Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé.
Ces intimidations surviennent avant et après avoir publié dans le magazine, les témoignages sur certaines pratiques à l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP), révélant ainsi les dangers auxquels sont confrontés les journalistes dans un environnement où la liberté d’expression est souvent compromise.
L’organisation Justicia Asbl, qui œuvre pour la promotion et la protection des droits de l’homme, a rapidement réagi en exprimant son inquiétude face à cette situation alarmante. Selon eux, Zola Bisalela a agi en conformité avec la déontologie journalistique, et il n’y a aucune justification à ces menaces qui visent à le réduire au silence. Ce cas met en lumière les risques que courent les journalistes engagés dans la recherche de la vérité.
Justicia Asbl a souligné que l’ARSP joue un rôle crucial dans la relance d’une classe sociale moyenne, essentielle pour le développement économique du pays. Cependant, ils ne se privent pas de dénoncer les soupçons de corruption et de favoritisme qui peuvent entacher le processus de sélection des entreprises sous-traitantes. Ce climat de suspicion rend d’autant plus nécessaire la protection des journalistes qui osent poser des questions difficiles et relayés des témoignages qui touchent directement le DG Miguel Kashal.
L’organisation appelle également l’ARSP à mener des enquêtes internes sur les menaces proférées contre Zola Bisalela, en cherchant à identifier les responsables de ces intimidations. Ce geste serait un moyen de montrer l’engagement de l’ARSP envers la transparence et le respect des droits humains, tout en envoyant un message clair contre l’impunité.
Les témoignages recueillis par Congo-Enquêtes sur le fonctionnement de l’ARSP soulignent l’importance d’assurer la mise en œuvre des droits de l’homme dans le pays. Justicia Asbl rappelle que la liberté d’expression est un droit fondamental, affirmé par l’article 23 de la constitution, et doit être protégée à tout prix.
Il convient de rappeler que, depuis plusieurs mois, le Magazine Congo-Enquêtes s’est engagé dans une série d’investigations sur le fonctionnement de l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP). Ces enquêtes ont permis de recueillir des témoignages révélant des anomalies dans le fonctionnement de ce service public notamment la corruption pour l’octroi des marchés et la création des entreprises publiques par le DG de l’ARSP placées sous la responsabilité des tiers pour siphonner les marchés, une révélation donnée par John Mbangu, un acteur politique lushois, qui a par la suite promis de publier la liste des entreprises créees le magnat de la sous-traitance, Miguel Kashal.
Dans le cadre de son travail, le coordonnateur du magazine a cherché à obtenir le point de vue de l’ARSP concernant les allégations de népotisme, de corruption et de favoritisme qui touchent les sous-traitants des entreprises minières et commerciales opérant principalement dans la province du Lualaba et Haut-Katanga. Avant de publier son magazine, il a pris soin de transmettre la bande-annonce à Miguel Katemb, le Directeur général de l’ARSP, afin d’obtenir un second avis, mais ses efforts se sont soldés par un échec.
Quelques jours plus tard, le journaliste a reçu des menaces des appels émanant de personnes non identifiées, par le biais d’appels masqués et de messages sur WhatsApp.
Face à cette situation, le ministre de la justice Contant Mutamba est placé face à ses responsabilités après son communiqué mettant en garde les bourreaux des journalistes en République démocratique du Congo.
Article du magazine Congo-Enquêtes