Kinshasa, 01 octobre 2024- Le gouvernement congolais se retrouve dans une situation délicate, redevable de la somme de 1,9 million de dollars à l’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo. Ce montant, dû à son cabinet d’études, Congo Challenge, découle de plusieurs contrats signés en novembre 2020 avec la Banque africaine de développement (BAD) pour des études menées à la demande de l’exécutif congolais.
Dans une lettre officielle adressée à la Première ministre Judith Suminwa et au ministre des Finances Doudou Fwamba, Matata Ponyo accuse l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, d’avoir bloqué ce paiement pour des raisons politiques. Selon lui, cette décision serait liée à la candidature de Kazadi à l’élection présidentielle de 2023, ce qui soulève des questions sur l’intégrité des processus financiers au sein du gouvernement.
L’ancien Premier ministre qualifie ce refus de paiement de “moralement inacceptable”, précisant que les fonds en question étaient initialement alloués pour soutenir le Programme d’Appui Budgétaire en réponse à la crise de la Covid-19 (PABRC). Matata Ponyo affirme également que ses ressources auraient été “détournées” au sein du ministère des Finances, aggravant ainsi une situation déjà compliquée.
Avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement, Matata Ponyo appelle à une régularisation rapide de cette dette. Dans sa lettre, il insiste sur le fait que “ce paiement doit être effectué, ne serait-ce que pour l’honneur de la République et le respect des engagements contractuels”, soulignant ainsi l’importance de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des finances publiques.
Le cabinet Congo Challenge, sous sa direction, a réalisé quatre études jugées satisfaisantes tant par le gouvernement que par la BAD, renforçant la légitimité de sa demande.