Kinshasa, 02 octobre 2024- Un rapport alarmant présenté au Conseil de sécurité des Nations unies met en lumière la réalité troublante du commerce illégal de tantale en République démocratique du Congo (RDC).
Le groupe rebelle M23, qui contrôle la zone minière de Rubaya, génère environ 300 000 dollars par mois grâce à l’exploitation de ce métal rare, crucial pour la fabrication de technologies modernes telles que les smartphones et les ordinateurs. Cette situation illustre comment les ressources naturelles peuvent devenir un catalyseur de violence et de souffrance humaine dans des régions déjà fragilisées par des conflits prolongés.
Bintou Keita, chef de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), a souligné l’importance de prendre des mesures immédiates pour mettre fin à ce cycle de violence. Avec plus de 15 % de l’approvisionnement mondial en tantale provenant de Rubaya, elle a averti que tant que des sanctions ne seront pas imposées contre ceux qui profitent de cette exploitation, la paix restera un rêve lointain.
«Les civils continueront à souffrir tant que ces groupes armés profiteront de l’exploitation minière », a-t-elle témoigné. Les populations civiles, déjà durement touchées, continuent de payer le prix fort dans cette lutte pour le contrôle des ressources.
Le tantale, souvent désigné comme un “minerai de sang”, alimente des groupes armés et exacerbe le conflit. Le gouvernement congolais a récemment mis en cause des entreprises multinationales comme Apple concernant leur chaîne d’approvisionnement, soulignant l’absence de transparence qui entoure l’origine des minerais.
En parallèle, les accusations de soutien militaire du Rwanda au M23 ajoutent une couche de complexité à cette crise. Avec des milliers de soldats rwandais appuyés par des systèmes d’armement modernes opérant aux côtés des rebelles, la RDC lutte pour défendre sa souveraineté tout en faisant face à une crise humanitaire qui a déjà déplacé plus de 6 millions de personnes.