Kinshasa, 17 octobre 2024- La séance plénière du mercredi à l’Assemblée nationale a été marquée par une atmosphère électrique, alors que les députés ont exprimé leur mécontentement face à la gestion des crises sociales par le gouvernement. La reddition des comptes de l’exercice 2023 et la loi rectificative du budget 2024 ont pris un tournant inattendu, révélant un profond désaccord entre les élus et les membres de l’exécutif.
Au cœur des préoccupations, la grève des enseignants qui paralyse le cycle primaire des écoles publiques depuis plus de deux mois. Les élèves, qui ont repris les cours en septembre, se retrouvent sans enseignement en raison d’un mouvement social qui ne montre aucun signe d’apaisement. Les revendications des enseignants, couplées à celles des médecins du Syndicat des médecins du Congo (SYNAMED), marquant une crise sociale qui semble s’aggraver chaque jour.
Les députés, de tous bords, ont uni leurs voix pour dénoncer l’inaction du gouvernement. Des figures comme Godé Mpoy et Steve Mbikayi ont exprimé leur frustration, exigeant des réponses concrètes et rapides. “Payez les enseignants ou dégagez”, a lancé Godé Mpoy, une déclaration qui résume l’impatience croissante des élus face à une situation qu’ils jugent inacceptable.
Les menaces de motions de censure ont également été évoquées, illustrant la détermination des députés à faire pression sur l’exécutif. “Si vous ne régularisez pas la paie des agents de l’État, je serai le premier à initier une motion de censure contre ce gouvernement”, a laissé entendre l’élu de la Funa.
Steve Mbikayi a clairement désigné le ministre du Budget comme un possible responsable de la crise actuelle, réclamant des sanctions contre les membres du gouvernement jugés inefficaces. “En principe, c’est le ministre des Finances (Nicolas Kazadi) qu’on devrait faire tomber, mais il est déjà parti. Cependant, comme son homologue du Budget est toujours là (Aimé Boji), il doit être sanctionné”, a-t-il indiqué
Dans ce contexte, la Première ministre Judith Suminwa tente d’apaiser les tensions tout en réaffirmant son engagement envers la gratuité de l’enseignement primaire. Cependant, la lenteur des discussions avec les syndicats des enseignants et les médecins laisse présager des difficultés à venir.