Kinshasa, 18 octobre 2024- Les habitants de plusieurs villages composant la communauté locale touchée par les activités de l’entreprise minière MMG Kinseveré alertent sur la dégradation de la situation environnementale dûe à la pollution qu’ils subissent. Cette entreprise à capitaux chinois, exploite principalement le cuivre en territoire de Kipushi, à une vingtaine de kilomètres de Lubumbashi.
Les riverains accusent MMG d’avoir déversé des eaux acidifiées, qui ont envahi leurs champs et affecté la nappe aquifère au niveau du 19e poteau. Cette situation provoque un désarroi parmi les habitants, contraints de parcourir plus de 4 kilomètres pour s’approvisionner en eau potable.
La pollution de l’air, causée par l’une des usines de MMG produisant de l’acide, aggrave encore la situation. Selon les témoignages, la fumée émanant de la cheminée s’étend sur les villages de Kilongo, Sela et Kinseveré 93, affectant la santé respiratoire de la population.
“Au niveau du 93e poteau, l’acide a déjà atteint la nappe aquifère, et la population ne peut plus puiser d’eau. Elle souffre et doit parcourir environ 4 kilomètres pour s’approvisionner,” déclare un habitant. Il ajoute : “Ils ont construit leur usine de production d’acide, mais leur cheminée est trop courte, ce qui fait que la fumée s’accumule sur la population de Kilongo, Sela et Kinseveré 93.”
Cette situation est décrite comme un véritable “empoisonnement de la faune et de la flore” dans cette partie du Haut-Katanga, notamment dans la localité de Kifumanshi. “Depuis 2012, les habitants le long de la rivière Kifumanshi souffrent d’un empoisonnement du sol. Jusqu’en 2016, ils ne produisaient rien, même la faune et la flore ont été touchées. MMG déverse des eaux acidifiées dans la rivière et tue les espèces animales,” révèle une source locale.
La population exige une indemnisation et une délocalisation de l’entreprise MMG qu’elle qualifie de tueurs en silence. De plus, elle appelle les autorités compétentes à intervenir pour rétablir ses droits et alerte les organisations internationales sur la nécessité de sanctionner l’entreprise minière. “Le problème réside dans le fait que la population doit être indemnisée et que son espoir de santé soit garanti,” conclut un habitant.
Depuis près de 10 ans, nos enquêtes nous révèlent que plusieurs cas de fausses couches, des maladies dermatologiques et près de 10 morts suite au manque de soins appropriés et plusieurs cas de divorces suite aux infections et à l’apparition des maladies infectieuses sur les coprs de femmes ont été enregistrés dans cette partie.