Kinshasa, 28 octobre 2024- La situation se dégrade dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que la rébellion du M23, appuyée par l’armée rwandaise, a repris ses offensives dans le territoire de Walikale.
Après s’être emparée de Kalembe, la rébellion progresse désormais vers Pinga, une cité stratégique dotée d’une piste d’atterrissage. Cette position pourrait faciliter les mouvements logistiques et offrir un point de sortie crucial pour les minerais, accentuant ainsi les préoccupations locales et internationales.
Les affrontements sur les axes Kalembe-Pont Minjenje et Kalembe-Ihula témoignent de la stratégie agressive du M23. Une source militaire indique que les rebelles divisent leurs forces pour contrôler simultanément Pinga et d’autres zones stratégiques, notamment le centre de Masisi et la région minière de Rubaya.
La situation humanitaire est de plus en plus préoccupante. Les habitants de Pinga, en proie à la peur, se réfugient dans les écoles, les églises et les hôpitaux, espérant échapper aux violences. “La population qui a trouvé refuge ici vit dans la peur. Certains se cachent dans les écoles, d’autres dans des églises ou des hôpitaux,” témoigne Mema Bigoga, un déplacé en provenance de Kalembe. La couverture téléphonique précaire complique les communications, obligeant les habitants à monter sur des collines pour passer des appels.
Face à cette montée des tensions, la France a fermement condamné l’avancée du M23, dénonçant une violation du cessez-le-feu et appelant à un retour au dialogue via le processus de Luanda. Tandis que les FARDC s’efforcent de respecter le cessez-le-feu, les provocations incessantes du M23 et de ses alliés rwandais mettent à l’épreuve cette fragile trêve.