Kinshasa, 29 octobre 2024- L’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS, parti présidentiel congolais, a réaffirmé son engagement pour une révision ou un changement de la Constitution de 2006. Dans un message publié sur son compte X, le président intérimaire de l’UDPS, Augustin Kabuya, a annoncé que le parti intensifiera ses efforts pour sensibiliser la population sur l’importance de cette réforme.
Selon l’élu de Mont-Amba, ce projet de révision est soutenu par le président Félix Tshisekedi, qui a exprimé la nécessité d’adapter la loi fondamentale aux réalités actuelles du pays. “En dépit de la confusion que certains hommes politiques veulent entretenir autour du projet de la révision ou du changement de la Constitution, nous allons nous déployer pour conscientiser notre peuple sur le bien-fondé de notre démarche, et soutenir la position du chef de l’État, son excellence Félix Antoine Tshisekedi, vivement exprimée à Kisangani”, peut-on lire.
Cette démarche, cependant, ne fait pas l’unanimité et divise la classe politique et l’opinion publique. Lors de son récent discours à Kisangani, Tshisekedi a rappelé que la Constitution actuelle avait déjà été modifiée en 2011 sous le régime de Joseph Kabila, soulignant ainsi la légitimité d’une révision. Le président a justifié cette réforme en expliquant que la Constitution avait été rédigée dans un contexte international et ne reflétait pas suffisamment les aspirations congolaises.
“Que l’opinion publique note que ça ne sera pas la première fois que la Constitution de la RDC de 2006 soit retouchée; car, si on est parti de deux à un seul tour de la présidentielle, c’est par la volonté du précédent régime, qui avait pris l’initiative de la réviser en 2011”, ajoute le Mwana bute du chef de l’État dans le même tweet.
Face à cette proposition, Félix Tshisekedi a annoncé la création prochaine d’une commission qui se penchera sur les points précis à réviser. Il a également précisé que certaines modifications, comme la question du nombre de mandats présidentiels, devraient être décidées par le peuple, réaffirmant ainsi son engagement pour une démarche démocratique. Cette annonce s’accompagne d’un avertissement aux opposants tentés de se servir de ce débat pour déstabiliser le pays.
L’opposition, pour sa part, se montre majoritairement sceptique, voire hostile. Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République, a qualifié cette initiative de “distraction” visant à détourner l’attention des Congolais des problèmes cruciaux du pays. Dans ce contexte, le débat autour de la révision constitutionnelle promet de rester vif, divisant encore davantage les forces politiques de la République démocratique du Congo.