Kinshasa, 30 octobre 2024- Ce mardi, l’Assemblée nationale a été marquée par des échanges tendus après la présentation des rapports financiers de 2023.
La commission ECOFIN a révélé des « dépassements budgétaires incroyables » avec des dettes non certifiées atteignant 450 milliards de dollars. En parallèle, le Programme de Développement Local (PDL-145T), essentiel pour le développement des territoires, ne reçoit que 89 milliards de dollars, soit à peine 6 % des financements nécessaires.
“Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, s’est montré particulièrement préoccupé par cette disparité choquante. Lorsque l’on affirme que le PDL-145T ne reçoit que 89 milliards de dollars, alors que les dettes non certifiées atteignent 450 milliards de dollars, nous nous interrogeons sur les priorités de l’État congolais. Le gouvernement semble privilégier les intérêts d’un petit groupe au détriment du bien commun”, déclare-t-il, s’interrogeant sur les priorités de l’État.
Face à ces révélations, l’Assemblée a annoncé la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ces irrégularités. La mission de cette commission sera d’identifier les responsables des dérives financières et de proposer des réformes pour garantir la transparence budgétaire. Kamerhe a insisté sur l’importance de clarifier les responsabilités à tous les niveaux de l’administration.
D’autres députés ont également exprimé leurs inquiétudes concernant Kinshasa, qualifiée par certains de l’une des villes les plus sales du continent. Le député She Okitundu a dénoncé l’abandon de la capitale, tandis que Kamerhe a rappelé que le chaos urbain n’était « pas normal ». Ces débats montrent un mécontentement général sur la gestion des affaires publiques et une demande de réformes urgentes.