Kinshasa, 06 novembre 2024- C’est un discours empreint de gravité que Constant Mutamba, ministre de la Justice, a livré ce mercredi au Centre financier de Kinshasa pour l’ouverture des états généraux de la justice.
Promettant de soutenir le président de la République, Félix Tshisekedi dans sa mission de restauration de la Justice, Mutamba a insisté sur l’urgence de réformes concrètes, évoquant un appareil judiciaire “malade” et en décalage avec les attentes de la population.
Le ministre a dressé un tableau sombre des maux qui gangrènent la Justice en RDC, citant la corruption, les arrestations arbitraires, et la surpopulation carcérale. “Sept Congolais sur dix se disent insatisfaits de la Justice telle qu’elle est administrée aujourd’hui”, a-t-il affirmé, expliquant que de nombreuses plaintes reçues au ministère proviennent de cas de spoliation de biens et de conditions de détention indignes.
Pour Constant Mutamba, un diagnostic sans complaisance est crucial afin de poser les bases de réformes nécessaires. Selon lui, le véritable développement du pays repose sur une Justice solide, capable de protéger les citoyens et de combattre l’impunité. “Il faut se regarder dans les yeux et reconnaître que les problèmes existent”, a-t-il déclaré, appelant à un traitement de choc pour soigner un système à bout de souffle.
Dans un moment de pédagogie, le ministre a rappelé le rôle de chaque acteur de la Justice, insistant sur son propre rôle de régulateur. “Le ministre de la Justice est un arbitre, garant de la bonne application des lois et protecteur des citoyens les plus vulnérables”, a-t-il souligné, s’engageant à renforcer le cadre juridique pour prévenir les abus de pouvoir.
Mutamba a également exposé les avancées obtenues sous sa tutelle, comme la réforme limitant les saisies de biens des entreprises publiques, préservant ainsi les ressources essentielles de l’État. D’autres mesures, comme la bancarisation des frais de justice, sont en cours et ont déjà permis une augmentation des recettes ministérielles.
Les états généraux de la justice, organisés en trois phases, visent à produire une évaluation des progrès depuis 2015, à recueillir les avis populaires et à élaborer des solutions concrètes. Ce rendez-vous s’annonce décisif pour l’avenir de la Justice congolaise, que le ministre entend redynamiser avec des réformes audacieuses.
Les travaux, qui se dérouleront jusqu’au 13 novembre, offriront un cadre de réflexion et d’action afin de relever les défis colossaux du secteur. Pour Constant Mutamba, c’est un moment clé pour redonner à la Justice la place qu’elle mérite dans la société congolaise et construire une nation plus juste et équitable.