Kinshasa, 06 novembre 2024- Dans un communiqué de presse publié ce mardi, l’organisation de promotion et de protection des droits de l’homme basée au Congo, JUSTICIA Asbl, se félicite de la volonté du gouvernement congolais, exprimée à travers les discours du président de la République Félix Tshisekedi et du ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, concernant la nécessité d’une thérapie pour la justice congolaise, qualifiée de “malade”.
Dans le même esprit, JUSTICIA Asbl croit en l’idéologie du gouvernement congolais, qui vise à organiser les États généraux de la justice pour sauver cette justice dite malade.
Cependant, malgré son soutien à l’idée du gouvernement, JUSTICIA Asbl critique l’organisation de ce qu’elle qualifie de “privilège de 15 minutes” accordé aux politiciens (membres du gouvernement, dont nombreux n’ont jamais été des acteurs dans la chaîne de l’appareil judiciaire) pour parler de sujets qui n’apporteront aucune thérapie à une justice qualifiée de “malade”.
Par ailleurs, JUSTICIA Asbl demande au gouvernement congolais de se poser la véritable question : quelle est sa propre responsabilité concernant la situation “malade” de la justice congolaise ? Il est essentiel de s’interroger sur les causes de l’exécution insignifiante des bonnes recommandations des États généraux de la justice de 2015 et de la politique nationale de réforme de la justice congolaise 2017-2026, car les maux qui affligent l’appareil judiciaire sont connus de tous.
L’organisation a également souligné l’insuffisance des salaires du personnel judiciaire, le manque de frais de fonctionnement de la justice, l’insuffisance des juges et magistrats pour certaines juridictions, les paiements illégaux et exorbitants des frais de justice, ainsi que l’impunité dont bénéficient certains magistrats qui transgressent la loi, avec la complicité de leurs pairs et du milieu politique.
Ainsi, JUSTICIA Asbl recommande au ministre de la Justice de réajuster le tir en accordant beaucoup plus de temps aux techniciens et praticiens du droit pour discuter longuement des thérapies appropriées à apporter à la justice congolaise, qui peine à se mettre véritablement au service de la population.
Pour rappel, les états généraux de la Justice se tiendront du 6 au 13 novembre prochain.