Kinshasa, 14 novembre 2024- Ce jeudi, la manifestation contre le projet de révision constitutionnelle à Kinshasa a pris un tournant dramatique avec l’arrestation de l’opposant Delly Sesanga.
Interpellé par les forces de l’ordre sur l’avenue Victoire, il a été conduit au poste de police de la Funa, dans la commune de Kalamu, accompagné de plusieurs militants. La dispersion des manifestants s’est faite sous les tirs de gaz lacrymogènes, témoignant de la tension palpable autour de cette réforme controversée.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent Delly Sesanga brutalisé par la police alors qu’il distribuait des tracts appelant à s’opposer au changement de la Constitution. Cet événement a provoqué une onde de choc dans la sphère politique, le Cadre de concertation des forces politiques et sociales condamnant fermement l’intervention des forces de l’ordre. “Cette arrestation consacre une violation flagrante de la liberté de manifester et représente un recul démocratique”, déclare-t-il.
L’opposition, unie sous le cri de ralliement “à un sursaut patriotique”, prévoit de poursuivre sa mobilisation contre le projet. Delly Sesanga et d’autres acteurs politiques ont annoncé un grand rassemblement pour le 16 décembre, en mémoire du référendum constitutionnel de 2005, pour réaffirmer leur rejet de ce qu’ils considèrent comme une tentative de Félix Tshisekedi d’obtenir un troisième mandat en dépit des restrictions actuelles.
Face à cette contestation, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a promis de mobiliser ses partisans à travers le pays pour défendre la révision constitutionnelle. Ce bras de fer entre l’opposition et le camp présidentiel souligne la fracture politique et l’incertitude qui règnent autour de l’avenir institutionnel de la RDC.