Kinshasa, 14 novembre 2024- Mercredi, l’Association nationale des victimes du Congo (ANVC) a franchi un pas inédit en déposant à l’Assemblée nationale une pétition forte de 100 000 signatures, appelant à la révision de certaines clauses dites « verrouillées » de la Constitution de 2006.
Cette mobilisation citoyenne de grande envergure souligne un mécontentement grandissant quant à des dispositions jugées « obsolètes » et déconnectées des réalités démocratiques contemporaines.
Ce dépôt marque un tournant dans le débat public, car il s’agit de la première fois qu’une telle démarche est entreprise à l’échelle nationale. L’initiative, qui vise à ouvrir la voie à des amendements constitutionnels, reflète l’intensité des discussions politiques au sein du pays. Si l’Union sacrée pour la nation se montre favorable à cette révision, l’opposition et plusieurs organisations citoyennes la dénoncent, y voyant une manœuvre politique risquée.
Le président Félix Tshisekedi, conscient des tensions et de l’ampleur du débat, a récemment profité d’un meeting à Kisangani pour raviver le sujet. Il a annoncé la création d’une commission en 2025 chargée de proposer une Constitution mieux adaptée aux défis et réalités spécifiques de la RDC. Ce geste vise à préparer le terrain pour un débat structuré et apaisé.
Cependant, la pétition de l’ANVC remet sur le devant de la scène les enjeux complexes d’un tel processus. Entre aspirations à un renouveau démocratique et craintes de dérives politiques, l’Assemblée nationale se trouve désormais au cœur d’un dilemme crucial pour l’avenir institutionnel du pays.