Kinshasa, 15 novembre 2024- Le Dr Denis Mukwege, célèbre pour son engagement en faveur des droits humains, a exprimé sa profonde indignation sur X suite à l’interpellation du député Delly Sesanga lors d’une manifestation à Kinshasa contre la révision possible de la Constitution. Mukwege, Prix Nobel de la Paix, a souligné l’importance de protéger les acquis démocratiques inscrits dans la Constitution adoptée en 2006, qu’il considère comme le socle de la stabilité et de la liberté en RDC.
La manifestation, non annoncée officiellement selon les autorités, a été dispersée par la police, une action qui a soulevé des critiques tant de l’opposition que de la société civile. Le VPM en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani a justifié l’intervention, invoquant l’absence de déclaration préalable et des risques pour la sécurité publique. Pourtant, pour Mukwege, cette répression marque un signe inquiétant d’une “dérive autoritaire” qui menace les libertés fondamentales et la confiance des citoyens dans l’État de droit.
Le parti Envol et d’autres organisations politiques ont condamné cette interpellation, qualifiée de tentative de dissuasion contre toute opposition aux révisions constitutionnelles envisagées. Dans une rare unité, des figures de la société civile ont dénoncé une attaque contre la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement. Mukwege, en soutien à Sesanga et aux manifestants, a affirmé que les Congolais “n’accepteront pas un nouveau déni démocratique” et a réitéré l’urgence de protéger la Constitution face aux tentatives de modification.
Dans un message percutant, Mukwege a rappelé l’article 64 de la Constitution, qui reconnaît le droit de tout citoyen à résister aux actes visant à renverser l’ordre constitutionnel. “Ne touchez pas à notre Constitution !”, martèle-t-il, en appelant la population et les acteurs de la scène politique à la vigilance et à la défense des principes démocratiques pour lesquels le pays a déjà tant lutté.