Kinshasa, 20 novembre 2024- Alors que l’opposition congolaise s’est réunie au siège de la CENCO à Kinshasa pour une déclaration commune contre la révision ou le changement de la Constitution, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a lancé des piques en s’interrogeant sur le rôle de la CENCO dans cette affaire.
“Je me demande si la CENCO est devenue un parti de l’Opposition ? Je ne sais pas, si le siège de la CENCO est devenu le siège de l’Opposition ?”, a ironisé Augustin Kabuya, pointant du doigt l’implication de cette institution dans la dynamique contestataire.
Le Mwana bute du chef de l’État a suggéré que l’opposition pourrait se rétracter et reconnaître les failles de la Constitution actuelle. “Peut-être qu’ils vont dire que nous avons beaucoup trompé la population en affirmant que la révision constitutionnelle est un moyen pour le président Tshisekedi de s’éterniser au pouvoir”, a-t-il lancé.
Il n’exclut pas que les opposants pourraient finir par intégrer la commission interdisciplinaire que propose le président Tshisekedi pour examiner les modifications nécessaires. “Peut-être qu’ils diront que nous avons fait une bonne lecture et nous nous rendons compte qu’il y a beaucoup de zones d’ombres dans cette Constitution”, dit-il, en ajoutant : “et qu’ils pourraient annoncer que nous sommes prêts à intégrer la commission qui sera mise en place pour réfléchir sur les dispositions constitutionnelles à changer.”
De son côté, l’opposition maintient une position ferme et unanime. Les principaux partis et plateformes (FCC, ECiDé, Ensemble pour la République, LGD, et d’autres) rejettent catégoriquement tout projet de révision constitutionnelle. Ils y voient une manœuvre visant à ouvrir la voie à un troisième mandat du président Félix Tshisekedi, ce qu’ils qualifient de « tentative de présidence à vie ».
Les opposants n’entendent pas rester passifs : ils annoncent des actions d’envergure et des manifestations dans les jours à venir pour barrer la route à ce qu’ils qualifient de « coup d’État constitutionnel ». Ils ont également promis de poursuivre judiciairement quiconque tenterait de mettre en œuvre ce projet qu’ils jugent « ignominieux ».