Kinshasa, 20 novembre 2024- Les principales forces de l’opposition congolaise, à savoir le FCC, Lamuka, LGD, Ensemble pour la République et AAP, ont tenu une déclaration commune ce mercredi au siège de la CENCO à Kinshasa. Leur message est clair : rejet total du projet de révision constitutionnelle initié par le président Félix Tshisekedi, qu’ils accusent de vouloir s’éterniser au pouvoir.
Cette initiative est perçue comme une menace grave pour la souveraineté nationale et la démocratie. “Peuple congolais, l’heure est grave, réveillons-nous ! Défendons nos droits et notre souveraineté. Empêchons Monsieur Félix Tshilombo de réaliser son coup d’Etat constitutionnel (…) Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo doit impérativement respecter son serment qu’il a prêté solennellement devant Dieu et la nation, d’observer et défendre la constitution et les lois de la République, des manifestations citoyennes à travers tout le pays et dans la diaspora seront organisées dans les jours à venir pour défendre notre Constitution et barrer la route à Monsieur Félix Tshisekedi”, ont-ils déclaré.
Dans un ton alarmant, les opposants ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « coup d’État constitutionnel », rappelant que l’article 64 de la Constitution oblige le peuple à se mobiliser contre toute tentative de subversion des institutions démocratiques. Ils appellent à des manifestations à travers le pays et dans la diaspora pour défendre la Constitution de 2006, qualifiée de “fruit du travail des Congolais” et adoptée par référendum à 85 %. Selon eux, la Constitution actuelle est une barrière essentielle contre les dérives autoritaires.
L’opposition accuse Félix Tshisekedi de chercher à détourner l’attention des crises multiples qui frappent le pays, notamment l’insécurité dans l’Est, la corruption endémique, la répression politique et les violations des droits humains. Ils dénoncent une tentative de révision “injustifiée, illégale et anticonstitutionnelle”, considérant qu’elle constitue une “haute trahison” et une menace contre la cohésion nationale.
Sur le plan économique et social, les opposants critiquent un président qu’ils jugent déconnecté des préoccupations réelles du peuple. Ils appellent le chef de l’État à se concentrer sur la lutte contre la pauvreté, la stabilisation du taux de change, l’amélioration des conditions de vie des Congolais et la résolution des conflits dans l’Est du pays, au lieu de vouloir changer les règles du jeu politique.
L’opposition rejette également avec fermeté les affirmations du président Tshisekedi selon lesquelles la Constitution actuelle serait d’origine étrangère. “Cette Constitution, issue des travaux des Congolais à Kisangani, est une expression claire de notre souveraineté nationale”, ont-ils insisté, qualifiant les propos du président de “mensonges grossiers destinés à justifier son projet.
Les leaders de l’opposition promettent de barrer la route à tout projet de révision constitutionnelle. Selon eux, la Constitution de 2006 reste un rempart indispensable à la démocratie congolaise et à l’alternance politique. Leur mot d’ordre : “Pas de présidence à vie en RDC ! Défendons notre démocratie !”