Kinshasa, 23 novembre 2024- Lors de la plénière consacrée à l’examen du budget 2025 ce vendredi, une passe d’armes inattendue a éclaté entre Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, et des députés de l’UDPS. À l’origine de ce moment tendu, une déclaration de Kamerhe évoquant une possible motion de censure en préparation contre le gouvernement, portée par des membres du parti présidentiel.
“Allez ouvrir le secrétariat… C’est le parti présidentiel, ils savent ce qu’ils font. Je ne voudrais pas que vous me fassiez porter le chapeau après”, lance Kamerhe sur un ton visiblement irrité, tout en ajoutant : “Je sais peut-être que le prochain sera moi-même ou je ne sais qui”. Ces propos, teintés d’ironie, ont suscité une vive réaction de l’UDPS, qui y a vu une tentative de discréditer ses initiatives politiques.
Daniel Aselo, ancien ministre de l’Intérieur et député UDPS, a immédiatement réagi en déplorant l’attitude du speaker. “Vous êtes l’un de grands hommes politiques de ce pays . L’UDPS s’étonne de votre attitude. Dès qu’on vous a dit que c’est les députés UDPS devant votre porte, vous vous êtes énervé”, déclare Aselo, dénonçant une « mise en scène » qui, selon lui, expose injustement le parti présidentiel.
“Nous vous prions de considérer désormais l’UDPS comme votre véritable partenaire. Nous ne comprenons plus rien. Si nous sommes tous de l’Union sacrée, si nous soutenons tous le président Tshisekedi, nous méritons, Monsieur le président, un autre regard différent de tout ce que vous êtes en train de nous offrir jusqu’ à ce jour”, conclut cet élu de l’UDPS.
Cet incident révèle un malaise latent entre Vital Kamerhe et l’UDPS, alors même que les deux camps sont censés œuvrer ensemble au sein de l’Union sacrée. La récente prise de position de Félix Tshisekedi en faveur d’une révision constitutionnelle a creusé le fossé, les poids lourds de la coalition, dont Kamerhe, Bemba et Bahati, restant étonnamment silencieux sur le sujet.
Pour certains au sein de l’UDPS, cette absence de clarté sur une question aussi cruciale que la révision constitutionnelle est perçue comme un manque de soutien à l’agenda présidentiel. Ils appellent les alliés de l’Union sacrée à s’exprimer clairement pour dissiper tout malentendu et éviter que des tensions ne minent davantage la coalition.