Kinshasa, 25 novembre 2024- volonté affichée du président Félix Tshisekedi de réviser la Constitution soulève des questions fondamentales sur l’équilibre et la cohésion au sein de l’Union sacrée. Cette coalition, qui s’est présentée comme un socle unifié pour soutenir son mandat, semble aujourd’hui divisée face à une initiative perçue comme un projet exclusivement porté par l’UDPS, le parti au pouvoir.
Si Félix Tshisekedi avance avec détermination, ses principaux partenaires, Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe et Bahati Lukwebo, gardent un silence intrigant. Ce mutisme, loin d’être anodin, traduit un désaccord implicite sur une réforme aussi sensible. Ces leaders, qui occupent des postes stratégiques dans l’Union sacrée, semblent vouloir éviter une association directe avec une démarche politiquement risquée, voire impopulaire.
La centralisation des décisions au sein de l’UDPS met en lumière un déséquilibre croissant dans l’Union sacrée. La coalition, qui se voulait un espace de consensus, prend aujourd’hui les allures d’un champ d’influence dominé par un seul acteur. Cette approche unilatérale risque non seulement d’aliéner les partenaires de l’alliance, mais également de fragiliser son socle électoral, qui repose sur une perception d’unité et de collaboration.
La révision constitutionnelle, sujet hautement inflammable, pourrait devenir le catalyseur d’un éclatement latent de l’Union sacrée. L’absence de consultation visible et la concentration du pouvoir décisionnel autour du président Tshisekedi risquent de transformer ce projet en une pomme de discorde. Cette dynamique pose une question cruciale : l’Union sacrée peut-elle survivre à ses contradictions internes tout en restant unie derrière un agenda imposé ?
À l’aube des élections, cette tentative de révision constitutionnelle pourrait bien redéfinir les rapports de force au sein de la majorité présidentielle. Si Tshisekedi persiste dans sa démarche sans rallier ses alliés de l’Union sacrée, il pourrait non seulement perdre leur soutien, mais également compromettre la solidité de son propre mandat. Le projet de révision constitutionnelle se présente alors comme un test ultime, non seulement pour le président, mais aussi pour l’avenir de cette fragile coalition politique.