Kinshasa, 29 novembre 2024- Les combats qui ont éclaté ce vendredi dans les villages de Kalingi et Kitavi, en province du Sud-Kivu, révèlent l’importance stratégique de Minembwe. Située sur les hauteurs, cette région abrite un aérodrome vital pour les opérations militaires. La coalition Twigwaneho-M23, dirigée par le chef rebelle Michel Makanika, a lancé une offensive de grande ampleur pour s’en emparer, obligeant les FARDC à déployer des renforts pour protéger ce site crucial.
L’objectif des rebelles est clair : contrôler l’aérodrome de Minembwe, véritable poumon logistique de cette région enclavée. Selon des sources militaires locales, cette infrastructure est essentielle pour acheminer des vivres, des équipements et des troupes. Les FARDC, en position défensive, concentrent leurs efforts sur la sécurisation de ce point névralgique. L’issue de cette bataille pourrait redéfinir l’équilibre des forces dans le Sud-Kivu.
Dans ce climat explosif, les accusations fusent. La coalition Twigwaneho-M23 dénonce des bombardements de l’armée congolaise sur les villages environnants depuis jeudi après-midi, évoquant des atteintes aux civils. De leur côté, les FARDC accusent les rebelles de terroriser la population pour asseoir leur contrôle. Ces échanges d’accusations aggravent la méfiance entre les protagonistes et amplifient les souffrances des habitants.
Le conflit de Minembwe dépasse les frontières locales. Le soutien présumé du Rwanda au M23, régulièrement dénoncé par les Nations unies, attise les tensions régionales. Bien que Kigali nie ces allégations, les incursions répétées de ce groupe armé dans l’est de la RDC alimentent un climat d’instabilité dans les Grands Lacs. Les violences à Minembwe pourraient ainsi avoir des répercussions bien au-delà de cette région montagneuse.
Pendant que les balles fusent et que les bombardements se poursuivent, la population de Minembwe vit dans la terreur. Les combats ont déjà contraint des milliers de civils à fuir leurs villages, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Avec des ressources limitées et un accès difficile à la région, l’aide humanitaire peine à répondre aux besoins urgents. Minembwe, une fois de plus, devient le théâtre d’un drame où les civils paient le plus lourd tribut.