Kinshasa, 29 novembre 2024- Déposée depuis près d’une semaine, la motion de défiance contre le ministre des Infrastructures, travaux publics et reconstruction (ITPR), Alexis Gisaro, tarde à être examinée par l’Assemblée nationale. Conformément à la Constitution et au Règlement intérieur, cet examen aurait dû avoir lieu dans un délai de 48 heures. Pourtant, l’agenda annoncé par le président de l’Assemblée, Vital Kamerhe, a été reporté sans nouvelle date précise.
Face à ce retard, les députés à l’origine de la motion, dont Célestin Engelemba de l’UDPS, réclament la convocation immédiate de la plénière. “Jusqu’à ce jour, la motion garde sa valeur intrinsèque. On est dans la loi ! Nous attendons que la motion soit débattue (…) Les députés n’ont pas d’animosité contre un ministre. Mais, nous voulons seulement suivre notre mission de contrôler les actions du Gouvernement”, a-t-il déclaré, tout en affirmant qu’il n’y avait aucune animosité personnelle envers le ministre.
Malgré plusieurs tentatives de Radio Okapi pour obtenir une réaction, le bureau de l’Assemblée nationale reste muet. Le président Vital Kamerhe et le rapporteur Jacques Djoli, actuellement en déplacement, n’ont pas fourni d’explications claires sur ce retard. Ce silence alimente les spéculations sur de possibles pressions politiques.
Dans un communiqué, Jacques Djoli a justifié le report en évoquant l’importance de respecter le droit de la défense et du contradictoire, conformément à la Constitution. Il a également précisé que la motion, signée par 58 députés, n’avait pas pu être traitée immédiatement en raison des horaires de travail au Gouvernement, le vendredi soir.
Alors que le report de la plénière suscite des frustrations parmi les députés, la pression monte sur le bureau de l’Assemblée nationale pour qu’il convoque la séance. Cette affaire, devenue un test pour la crédibilité de l’institution parlementaire, met en lumière les enjeux politiques entourant le contrôle des membres du Gouvernement.