Kinshasa, 30 novembre 2024- L’ancien ministre du Plan et proche de l’opposant Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, monte au créneau contre le projet de révision constitutionnelle porté par le président Félix Tshisekedi. Dans un texte virulent publié sur le réseau social X ce samedi, il qualifie cette initiative de “démarche suicidaire”, accusant le chef de l’État de compromettre l’unité nationale pour préserver son pouvoir.
Selon Kamitatu, ce projet arrive à un moment particulièrement délicat pour la RDC, où de vastes portions du territoire échappent encore au contrôle de l’État. “Dans un pays où des pans entiers du territoire national échappent à son autorité, sa détermination à changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir est suicidaire. Il va définitivement fracturer la RDC en plusieurs entités sous l’empire de l’une ou l’autre Constitution”, affirme-t-il, soulignant les risques d’instabilité qu’un tel projet pourrait engendrer.
Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, l’histoire offre de nombreux exemples de présidents qui ont tenté de modifier la Constitution pour s’accrocher au pouvoir, souvent avec des conséquences désastreuses. “Félix Tshisekedi semble peu enclin à apprendre de l’histoire, qui enseigne que tout président engagé dans un changement constitutionnel lors d’un second mandat est, partout dans le monde, perçu comme un dictateur. On sait comment ils finissent !”, avertit-il.
Face à ces critiques, le président Tshisekedi défend son projet comme une réponse aux “inadaptations” de l’actuelle Constitution aux réalités du pays. Mais pour l’opposition, cette démarche est une manœuvre pour contourner les échéances démocratiques. Les proches de Moïse Katumbi accusent le président de détourner l’attention des vrais problèmes, notamment la restauration de l’autorité de l’État et la lutte contre l’insécurité.
Alors que les défis économiques et sécuritaires continuent de peser sur la RDC, le débat autour de la révision constitutionnelle polarise l’opinion publique. Pour l’opposition, ce projet menace d’aggraver les fractures politiques et sociales du pays à un moment où l’unité nationale devrait être une priorité absolue.