Kinshasa, 11 décembre 2024- Le débat autour de la révision constitutionnelle en République Démocratique du Congo suscite de vives réactions, notamment de la part de Christian Mwando, président du groupe parlementaire d’Ensemble pour la République.
Lors d’une intervention au Palais du peuple à Kinshasa, Mwando a qualifié cette initiative de « débat inopportun », soulignant que le moment est mal choisi, surtout dans un contexte de crise et de guerre. Pour lui, la priorité du chef de l’État, Félix Tshisekedi, devrait être de travailler à la paix et à la cohésion nationale plutôt que de s’engager dans des révisions constitutionnelles controversées.
Mwando a exprimé ses préoccupations quant à l’utilisation potentielle de la Constitution comme bouc-émissaire pour justifier ce qu’il considère comme une « mauvaise gouvernance ». Il a évoqué l’article 220 de la Constitution, qui pourrait être contourné pour permettre à Tshisekedi de briguer un troisième mandat. Cette manœuvre, selon Mwando, ne ferait qu’approfondir les divisions au sein du pays et détourner l’attention des véritables enjeux auxquels la RDC est confrontée.
Dans un contexte où la guerre et les tensions internes pèsent lourdement sur la société congolaise, le président de la République a été appelé à rassembler tous les Congolais autour d’un projet commun de paix et d’intégrité territoriale. Mwando insiste sur le fait qu’aucun article de la Constitution ne doit empêcher le gouvernement de s’attaquer aux problèmes urgents de la nation. Son appel à l’unité vise à éviter une balkanisation qui pourrait découler de débats polarisants.
En réponse à ces critiques, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a rappelé que le débat sur la révision de la Constitution n’est pas un tabou. Il a affirmé que chaque force politique aura l’opportunité de s’exprimer lors d’une commission spéciale qui inclura des membres de la majorité, de l’opposition et des forces vives de la nation. Kamerhe a ainsi tenté de rassurer ceux qui craignent que ce débat ne provoque davantage de divisions.
Alors que la situation politique en RDC reste volatile, l’appel de Christian Mwando à privilégier la cohésion nationale résonne comme un avertissement. La route vers la paix et l’unité semble semée d’embûches, et les décisions prises dans les mois à venir auront des répercussions majeures sur l’avenir du pays. Les Congolais attendent des leaders qu’ils mettent de côté les intérêts partisans pour se concentrer sur des solutions qui favorisent la stabilité et la prospérité de la nation.