Kinshasa, 13 décembre 2024- Le pasteur Pierre Kasambakana, leader controversé de l’Église Primitive, a été condamné à 10 ans de prison ferme par la cour d’appel de Kinshasa-Gombe.
Ce verdict, rendu le jeudi, met un point final à une affaire rocambolesque impliquant mariage forcé, falsification de documents et abus de pouvoir. Outre le pasteur, le père biologique de la victime, Nzuzi Mabila Daniel, a également écopé de 10 ans de prison et a été déchu de son autorité parentale.
L’affaire a éclaté lorsque le pasteur, déjà marié à 12 femmes, a contracté un treizième mariage avec une mineure. L’officier de l’état civil, Ngoma Zantoto, qui avait fourni une fausse attestation de naissance pour masquer l’âge de la victime, a pour sa part été condamné à 12 mois de prison. Ces lourdes peines visent à sanctionner un système de manipulation où religion et pouvoir ont été utilisés pour bafouer les droits de l’enfant.
La garde de la victime, identifiée comme Mabiala Mawolo Meda, a été confiée à l’ONG Lizadeel, partie civile dans cette affaire. Cette organisation est chargée de veiller à sa réinsertion scolaire et sociale. Le ministère public avait requis une peine encore plus sévère de 20 ans de prison pour le pasteur, accompagnée de la fermeture de son église.
Au-delà de la condamnation, ce procès est un signal fort contre les mariages forcés et les manipulations religieuses. La société civile espère que cette décision ouvrira la voie à des réformes plus strictes et à une vigilance accrue face aux dérives de certains leaders religieux.