Kinshasa, 23 décembre 2024- Le procès des prévenus François Rubota et Mike Kasenga, accusés de détournement de fonds publics, a pris une tournure cruciale ce lundi 23 décembre 2024, au tribunal de Kinshasa. Au cœur des accusations : un contrat de construction de forages d’eau potable, essentiel pour améliorer l’accès à l’eau dans le pays.
Le Ministère public a requis une peine de 20 ans de travaux forcés contre Mike Kasenga, représentant du consortium impliqué. Selon l’accusation, sur les 71 816 829 USD débloqués pour construire 241 forages, seulement 24 853 669 USD auraient été affectés aux travaux, laissant un trou de près de 47 millions USD, supposément détournés.
François Rubota, ancien ministre, est également pointé du doigt pour complicité. Il aurait demandé un paiement intégral au profit de Kasenga avant la livraison des infrastructures, violant ainsi les termes du contrat. Pour cela, le Ministère public a requis 5 ans de travaux forcés contre lui.
Les sanctions demandées ne se limitent pas à l’incarcération. Mike Kasenga pourrait se voir interdire d’exercer des fonctions publiques pendant une décennie, une mesure visant à prévenir d’autres abus dans le futur.
Ce procès illustre les défis de la lutte contre la corruption en RDC, où des fonds destinés à des projets cruciaux disparaissent régulièrement. L’affaire des forages d’eau, attendue comme une solution au problème d’accès à l’eau potable, s’est transformée en un scandale de détournement retentissant.
Avec des plaidoiries prévues dans les jours à venir, l’issue de ce procès sera scrutée de près par l’opinion publique et les acteurs internationaux, en quête de signaux clairs sur la volonté du gouvernement de s’attaquer à la corruption systémique.