Kinshasa, 28 décembre 2024- Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a exprimé de vives inquiétudes concernant le plan quinquennal 2024-2028 du ministère des Infrastructures et travaux publics (ITPR). Lors d’une interview accordée à Radio Okapi, Valery Madianga, coordonnateur du CREFDL, a dénoncé l’absence d’un délai de livraison des travaux, qualifiant le projet d’utopique.
Pour Madianga, le plan présenté par le ministère n’a pas de base concrète, notamment parce qu’il n’est pas inscrit dans le budget voté par le Parlement. Selon lui, sans financement validé ni mécanismes de suivi, la réalisation de ce projet est hypothétique, voire impossible à réaliser dans les délais annoncés.
Une dépendance au contrat SICOMINES
Le projet, financé à hauteur de 278 millions de dollars dans le cadre du contrat chinois SICOMINES, est également critiqué pour ses conditions d’exécution. Madianga estime que ces conditions rendent improbable l’aboutissement des travaux, malgré les promesses faites par les autorités lors de rassemblements publics.
Lors de son discours, Valery Madianga a été catégorique : les annonces faites par le chef de l’État Félix Tshisekedi et le ministre des ITPR ne tiennent pas compte des réalités du terrain. Selon lui, il s’agit davantage d’un effet d’annonce destiné à apaiser la population de Kananga qu’un véritable engagement à réhabiliter la route promise.
“Il faut savoir que ce projet est inscrit dans le cadre du contrat SICOMINES, le contrat chinois. Il est financé autour de 278 millions dollars américains. Et si vous regardez les conditions qui ont été émises dans la mise en œuvre de cette convention, ça laisse croire que ce projet ne peut en aucun cas, être exécuté par rapport au délai annoncé notamment par le président de la République lors de son rassemblement populaire à Kananga mais aussi l’annonce du ministre des ITPR, ne peut en aucun cas être réalisé. C’est pratiquement du vent qu’on est en train de vendre à la population de Kananga qui aimerait voir que cette route soit rapidement réhabilitée”, affirme-t-il.
Le CREFDL pointe également du doigt l’absence de traçabilité du projet dans la loi des finances. Pour l’organisation, cette omission soulève des doutes sérieux sur la faisabilité du plan et sur la volonté réelle des autorités de respecter leurs engagements envers la population.
Face à cette situation, le CREFDL appelle à une plus grande rigueur dans la planification et l’exécution des projets d’infrastructures. Selon Madianga, il est essentiel que les autorités cessent de vendre des illusions et travaillent à fournir des solutions concrètes et réalisables aux besoins des populations locales.