Kinshasa, 02 janvier 2024- Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a réaffirmé la détermination du gouvernement à mettre en œuvre rapidement les mesures de grâce présidentielle décidées par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, à l’occasion des fêtes de fin d’année 2024. Insistant sur l’intégrité de ce processus, il a catégoriquement exclu tout monnayage des ordonnances, une pratique parfois soupçonnée dans ce type de démarches.
Ces mesures, qui s’inscrivent dans une politique de désengorgement des prisons, visent à offrir une seconde chance à certains détenus tout en maintenant une stricte exclusion pour les criminels les plus graves. “Cette grâce présidentielle reflète le pardon du Magistrat suprême, mais elle n’est en aucun cas un blanc-seing pour les condamnés de crimes graves ou économiques”, a précisé Constant Mutamba.
Parmi les bénéficiaires potentiels de cette initiative, l’opposant Jean-Marc Kabund est particulièrement en vue. Condamné à une peine initiale plus lourde, il pourrait profiter de cette mesure pour voir sa peine réduite à deux ans. Un geste perçu comme une ouverture politique à un moment stratégique.
Le décret présidentiel prévoit également la commutation des peines les plus sévères : les condamnations à mort sont réduites à la servitude pénale à perpétuité, et celles à perpétuité ramenées à 20 ans de prison. Cependant, ces largesses ne concernent pas les fugitifs ou les condamnés pour des crimes particulièrement graves, notamment économiques, sexuels ou liés à la sécurité de l’État.
En soulignant ces exclusions, le ministre Mutamba a voulu rassurer l’opinion publique sur le caractère réfléchi et équitable de ces mesures. “Il ne s’agit pas de libérer des criminels dangereux, mais de donner une chance à ceux qui peuvent se réintégrer dans la société”, a-t-il insisté.
Ce geste présidentiel, s’il est accueilli favorablement par les familles des bénéficiaires, soulève aussi des débats. Certains y voient une opportunité politique, d’autres une nécessité humanitaire dans un contexte de surpopulation carcérale. Une chose est sûre : la grâce présidentielle ne laisse personne indifférent.