Kinshasa, 24 janvier 2025- Aperçu sur la ligne de front alors que le M23 menait une offensive sur Saké, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami est annoncé mort.
Selon plusieurs sources citées par Jeune Afrique, le général-major aurait succombé après avoir été blessé sur la ligne de front, dans une offensive menée par le M23 près de Saké. Toutefois, des déclarations officielles se font encore attendre, et la Force régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est limitée à évoquer une blessure suivie d’un rapatriement à Kinshasa.
Le rôle controversé de Peter Cirimwami
Nommé gouverneur militaire du Nord-Kivu en septembre 2023, Peter Cirimwami a succédé à Constant Ndima dans une période critique où la région faisait face à une recrudescence des violences armées. Son mandat a été marqué par des accusations et des controverses concernant ses liens présumés avec des groupes armés locaux et étrangers, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ces accusations faisaient écho à des rapports des Nations unies, qui avaient mis en lumière la complexité des alliances entre l’armée congolaise et divers acteurs non étatiques dans la lutte contre le M23.
Les FDLR, un groupe armé constitué en grande partie d’anciens responsables du génocide des Tutsi au Rwanda, sont régulièrement accusées de collaborer avec les FARDC pour contrer le M23, que Kinshasa accuse de recevoir le soutien direct de l’armée rwandaise. Ce jeu d’alliances fragiles et controversées complique davantage les efforts de stabilisation de la région.
Une perte stratégique pour les FARDC?
Si la mort de Peter Cirimwami est confirmée, elle représenterait une perte significative pour l’armée congolaise dans un moment critique. Son rôle dans la coordination des opérations militaires et dans l’organisation des milices locales pro-gouvernementales, connues sous le nom de « Wazalendo », avait été central pour la stratégie défensive contre le M23. Cette disparition risque de désorganiser temporairement les efforts militaires et de créer un vide stratégique dans la gestion de la crise.
La situation reste toutefois floue, et des développements supplémentaires sont attendus dans les heures à venir. La confirmation officielle de son décès, les circonstances exactes, ainsi que les implications sur le terrain pourraient redéfinir les dynamiques du conflit dans cette région déchirée par des décennies de violences armées.
Junior Kanyiki