Kinshasa, 29 janvier 2025- Face aux débordements violents qui ont marqué les récentes manifestations contre l’agression rwandaise, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a décidé de suspendre toute marche dans la capitale jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure vise à prévenir de nouveaux actes de vandalisme et de pillage qui ont secoué la ville ce mardi.
Les rassemblements, initialement organisés pour soutenir les populations de l’est de la RDC, ont rapidement dégénéré. Des manifestants en colère ont pris pour cible des ambassades et des commerces, obligeant les forces de l’ordre à intervenir pour rétablir le calme. Le gouverneur a justifié sa décision en insistant sur la nécessité d’un meilleur encadrement des futures mobilisations.
Au-delà de la sécurité publique, les autorités redoutent une fragilisation de l’économie kinoise. “Que chacun se concentre sur son travail afin que nous puissions renforcer notre économie”, a exhorté Daniel Bumba, appelant les Congolais à canaliser leur colère de manière constructive. Une déclaration qui reflète la volonté du gouvernement d’éviter que la crise sécuritaire ne se transforme en crise économique.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a dénoncé la présence « d’ennemis infiltrés » parmi les manifestants, accusés de vouloir saboter un élan patriotique légitime. De son côté, la police a réaffirmé son engagement à protéger la population et les institutions contre toute tentative de déstabilisation.
Cette interdiction de manifester illustre la crainte des autorités face à une explosion de la colère populaire. Alors que la guerre fait rage dans l’est du pays, Kinshasa cherche à contenir les tensions dans la capitale, où l’exaspération grandit face à une situation sécuritaire toujours plus préoccupante.