Kinshasa, 21 février 2025-Le Département du Trésor américain a annoncé ce jeudi 20 février, des sanctions contre James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale, et Lawrence Kanyuka Kingston, porte-parole du groupe armé M23 et de la Congo River Alliance.
Ces derniers sont accusés par Washington de jouer un rôle central dans l’extension du contrôle du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo et d’avoir occasionné la mort des plusieurs milliers de civils.
Kabarebe, figure clé du soutien rwandais au M23
D’après l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), Kabarebe est directement impliqué dans le soutien apporté par le Rwanda au M23, un groupe armé qualifié de force déstabilisatrice par les États-Unis et les Nations unies. Cette milice, active dans l’est de la RDC, est accusée de violations graves des droits humains et d’expansion militaire rapide dans la région.
Outre Kabarebe, Lawrence Kanyuka Kingston est également visé par ces sanctions. Porte-parole du M23, il est décrit comme un acteur influent dans l’organisation des activités du groupe. Deux de ses entreprises, enregistrées au Royaume-Uni et en France, figurent aussi sur la liste noire de l’OFAC.
L’avancée du M23 et des RDF inquiète la communauté internationale
Depuis de cela deux mois, les tensions ont atteint un niveau critique lorsque le M23 et les Forces de défense rwandaises (RDF) ont pris Goma, la capitale du Nord-Kivu. Cette offensive a occasionné la mort de plusieurs personnes, dont plus de 8000 à Goma depuis sa prise par le M23/AFC.
Le groupe armé a ensuite poursuivi sa progression, capturant des points stratégiques comme l’aéroport de Kavumu, essentiel pour le transport dans l’est du pays, avant d’étendre son contrôle à Bukavu, la capitale du Sud-Kivu.
Ces mesures s’inscrivent dans une dynamique plus large de la communauté internationale visant à freiner l’influence du Rwanda et du M23 dans la région bien cela n’est pas aperçue comme une garantie pour le retour à l’est de la RDC. Reste à voir si ces sanctions auront un réel impact sur le terrain, alors que la crise en RDC continue de s’aggraver et les rebelles continuent à avancer vers la province du Tanganyika.