Kinshasa, 26 février 2025- La Fédération de handball de la RDC (Fehand) hausse le ton. Dans une correspondance officielle adressée à la Confédération africaine de handball (CAHB), elle exige la délocalisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2026, initialement prévue au Rwanda. En cause, la situation sécuritaire à l’Est du pays et le rôle présumé de Kigali dans l’instabilité de cette région.
Pour la Fehand, il est impensable que la RDC dispute une compétition majeure dans un pays accusé de soutenir des groupes armés actifs sur son territoire. “Nous ne pouvons pas envoyer notre équipe dans un pays qui alimente la souffrance de notre population”, affirme la fédération congolaise, qui met ainsi la pression sur l’instance africaine.
La menace d’un boycott plane donc sur cette CAN. La RDC, nation incontournable du handball africain, se positionne clairement contre le maintien du tournoi au Rwanda. Une absence des Léopards priverait la compétition d’un acteur clé et pourrait même inciter d’autres nations à se positionner sur la question.
Cette situation intervient alors que la RDC vient d’organiser pour la première fois la CAN féminine en novembre dernier, avec une honorable 5ᵉ place pour les Léopards dames. Un événement qui avait renforcé la position du pays dans le handball continental et montré sa capacité à accueillir de grandes compétitions.
Désormais, la CAHB se retrouve face à un dilemme : maintenir le Rwanda comme pays hôte au risque d’un boycott congolais, ou revoir son choix pour apaiser les tensions. La décision de l’instance africaine sera scrutée de près, tant pour ses implications sportives que géopolitiques.
Dans un contexte diplomatique tendu entre Kinshasa et Kigali, ce dossier dépasse largement le cadre du sport. Le handball africain se retrouve malgré lui pris dans une bataille politique qui pourrait bien redessiner l’organisation de la prochaine CAN.