Kinshasa, 27 février 2025- La crise sécuritaire qui secoue l’Est de la RDC a des conséquences dramatiques sur l’éducation. Selon un communiqué du ministère de l’Éducation nationale et nouvelle citoyenneté publié mercredi, 2 594 écoles ont été fermées, dont 1 483 au Nord-Kivu et 1 111 au Sud-Kivu, privant ainsi 1 108 962 enfants de leur droit à l’instruction.
Le document souligne que de nombreuses écoles ont été détruites, bombardées ou occupées par des groupes armés, les transformant parfois en bases militaires. “La présence des engins explosifs dans certaines écoles compromet gravement la sécurité des enfants et des enseignants”, déplore le ministère. Dans un cas extrême, “une école a été transformée en cimetière, illustrant l’horreur et le désespoir qui frappent le secteur de l’éducation dans les zones de conflit”.
À Goma, la situation est particulièrement inquiétante. La ville vit sous une forte psychose, ce qui perturbe le fonctionnement normal des établissements scolaires. “Les élèves et leurs familles vivent une insécurité permanente qui rend difficile toute reprise normale des activités scolaires”, explique le communiqué. Pire encore, le ministère rapporte des cas de recrutement forcé des élèves par les M23 et l’armée rwandaise, une menace supplémentaire qui empêche les enfants d’accéder à l’éducation en toute sérénité.
Face à cette catastrophe éducative, le gouvernement a mis en place un programme d’éducation d’urgence. Celui-ci vise à assurer un minimum d’apprentissage malgré l’instabilité, notamment grâce à l’enseignement à distance et à des mesures spécifiques pour organiser les évaluations certificatives.
Le ministère rappelle que l’éducation est un droit fondamental et que “sa destruction systématique constitue un crime grave contre les générations futures”. Il insiste sur l’urgence de protéger les élèves et les enseignants, afin d’éviter un effondrement total du système éducatif dans les zones touchées par la guerre.
Enfin, il lance un appel pressant à la communauté nationale et internationale. “La communauté éducative doit être protégée face aux violences et aux traumatismes engendrés par l’instabilité actuelle”, plaide le ministère, dénonçant l’impact dévastateur du conflit sur l’avenir de millions d’enfants congolais.