Kinshasa, 03 mars 2025- La ville de Goma, au Nord-Kivu, est secouée par une vague d’arrestations et d’enlèvements attribués aux rebelles du M23. De nombreux habitants, en particulier des jeunes et des hommes adultes, sont ciblés. Les témoignages se multiplient, et les réseaux sociaux sont inondés d’avis de recherche lancés par des familles sans nouvelles de leurs proches.
Selon des sources locales, les personnes interpellées sont conduites dans des lieux de détention contrôlés par les rebelles, notamment à l’Agence nationale des renseignements (ANR). Certaines sont relâchées après quelques heures, comme Ruphin Djombe, arrêté chez lui avant d’être libéré dans la soirée. D’autres, en revanche, restent introuvables, alimentant l’angoisse des familles.
Le cas le plus récent concerne une fillette de six ans, enlevée le 1er mars dans le quartier Kyeshero. Le même jour, un pasteur de l’église CBCA Katoy a été enlevé à son domicile, emmené vers une destination inconnue. Ces événements viennent s’ajouter à la disparition inquiétante d’Innocent Chasinga Authentic, dont la famille est sans nouvelles depuis le 25 février.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle touche aussi les personnes vulnérables. Le 27 février, une personne sourde et muette a été abattue par un rebelle à Goma. L’association AEDESONOKI a dénoncé cette exécution, soulignant l’horreur d’un acte ciblant une victime incapable de se défendre.
Face à cette recrudescence d’enlèvements et d’exécutions, la population vit dans la peur. Les habitants de Goma se sentent abandonnés, livrés à eux-mêmes face à l’arbitraire des forces rebelles. Les appels à l’aide se multiplient, mais les autorités de facto restent silencieuses.
Pour de nombreux acteurs locaux, cette insécurité grandissante plonge Goma dans une véritable psychose. Chaque jour apporte son lot de disparitions et de drames, laissant les familles dans l’attente, avec l’espoir ténu de revoir un jour leurs proches.