Kinshasa, 06 mars 2025- Après plusieurs années de retrait, Joseph Kabila refait surface et annonce son retour en politique. Lors d’une interview accordée à une télévision namibienne, l’ancien président congolais a confirmé sa volonté de reprendre du service pour « servir son pays ainsi que l’Afrique ». Cette déclaration vient alimenter les spéculations sur son avenir et son éventuelle candidature à la présidentielle de 2028.
Âgé de 54 ans, Kabila demeure l’un des plus jeunes anciens chefs d’État au monde. Son retour intervient dans un contexte politique et sécuritaire délicat pour la RDC, marquée par l’insécurité dans l’Est du pays et les tensions croissantes entre le gouvernement de Kinshasa et certains groupes armés. Selon des proches, il aurait mis en pause ses études pour se consacrer aux enjeux cruciaux du pays.
Depuis son départ du pouvoir en 2018, la RDC a traversé des turbulences, notamment avec la montée en puissance du M23, un groupe rebelle accusé d’être soutenu par le Rwanda. Kabila, qui a longtemps dirigé le pays avec une main de fer, semble vouloir capitaliser sur cette instabilité pour justifier son retour et se positionner comme un recours face aux défis actuels.
Si son retour intrigue, il soulève également des questions. En 2018, il avait cédé la présidence à Félix Tshisekedi, dans ce qui était considéré comme la première alternance démocratique du pays. Cependant, les tensions entre son camp et celui du pouvoir en place n’ont jamais réellement disparu, et son retour pourrait raviver les rivalités politiques.
Joseph Kabila a toujours conservé une influence importante au sein de son parti, le PPRD, et de la plateforme politique qu’il dirigeait, le Front Commun pour le Congo (FCC). Son annonce relance donc les débats sur son rôle futur : simple faiseur de rois ou candidat à une nouvelle conquête du pouvoir ?
Dans un contexte où la RDC peine à stabiliser sa situation politique et sécuritaire, le retour de l’ancien président pourrait redistribuer les cartes. Ses partisans y voient une opportunité de rétablir un leadership fort, tandis que ses détracteurs redoutent une résurgence des tensions liées à son régime, souvent critiqué pour ses atteintes aux droits humains et son mode de gouvernance opaque.
Quelles seront les répercussions de ce retour sur la scène politique congolaise ? Joseph Kabila a-t-il encore le soutien nécessaire pour peser dans les futures échéances électorales ? Si son ambition est claire, son chemin vers une nouvelle ascension politique pourrait être semé d’embûches. Une chose est sûre : la RDC entre dans une nouvelle phase d’incertitudes et d’affrontements stratégiques.