Kinshasa, 12 mars 2025- Vendredi prochain, Kinshasa accueillera un Forum de haut-niveau consacré à l’évaluation de l’Avenant 5 de la convention Sicomines, signé il y a un an entre la RDC et ses partenaires chinois. Cet événement réunira des acteurs clés du secteur minier, des représentants du gouvernement, de la société civile et des experts internationaux afin de mesurer les avancées et les défis liés à cet accord.
La convention Sicomines, mise en place en 2008, reposait sur un principe ambitieux d’échange de minerais contre infrastructures. Cependant, au fil des années, le partenariat sino-congolais a fait l’objet de critiques croissantes. Des études menées par l’ITIE et l’IGF ont notamment dénoncé des déséquilibres dans la répartition des bénéfices ainsi qu’un manque de transparence dans la gestion des ressources.
L’Avenant 5, signé en 2024, a été présenté comme une solution pour rééquilibrer les termes de l’accord. Parmi les mesures phares, l’augmentation des investissements en infrastructures de 3,2 à 7 milliards USD et un renforcement de la participation congolaise dans la gestion de SICOHYDRO. Mais si ces engagements semblent aller dans la bonne direction, leur mise en œuvre concrète reste une question en suspens.
Le Forum de Kinshasa vise ainsi à faire le point sur l’application de cet avenant. Les discussions porteront notamment sur les recommandations des rapports de l’ITIE et de l’IGF, l’efficacité des investissements réalisés et les mécanismes à mettre en place pour garantir une meilleure transparence dans la gestion du projet Sicomines.
Au-delà des débats techniques, l’enjeu est aussi politique. Alors que la RDC cherche à maximiser les bénéfices de ses ressources naturelles pour financer son développement, le gouvernement doit démontrer sa capacité à négocier des contrats plus équitables avec ses partenaires étrangers. Ce Forum représente donc une opportunité de consolider une nouvelle approche en matière de coopération économique.
Les conclusions de cet événement pourraient influencer l’avenir des relations entre la RDC et la Chine dans le domaine minier. Si des avancées concrètes sont observées, cela pourrait servir de modèle pour de futurs accords. En revanche, un statu quo ou des promesses non tenues risqueraient d’alimenter les critiques sur la gestion des richesses du pays et de relancer les appels à une refonte plus profonde des contrats miniers.