Kinshasa, 15 mars 2025- L’Angola tente un nouveau pari diplomatique en convoquant Bertrand Bizimwa, chef du M23, à Luanda pour des négociations avec Kinshasa. João Lourenço, mandaté par l’Union africaine, met tout en œuvre pour relancer le dialogue dans l’impasse depuis des mois. Cette initiative s’inscrit dans une série d’efforts régionaux visant à ramener la stabilité dans l’Est de la RDC, une région minée par les violences et les déplacements de population.
Pourtant, alors que Luanda tend la main, Kinshasa reste silencieuse. Ce mutisme interroge : s’agit-il d’une prudence stratégique ou d’une réticence face à un processus de négociation perçu comme imposé de l’extérieur ? En acceptant, le gouvernement congolais pourrait légitimer une organisation qu’il considère comme un groupe rebelle illégitime. En refusant, il risquerait d’être perçu comme un acteur peu enclin à la résolution diplomatique du conflit.
Ces discussions pourraient marquer un tournant, mais elles rappellent aussi les précédentes tentatives de dialogue, souvent sans issue concrète. De la feuille de route de Nairobi aux engagements de Luanda, chaque initiative semble buter sur les mêmes obstacles : manque de confiance entre les parties, exigences incompatibles et pressions des acteurs régionaux. Ce nouveau round parviendra-t-il à briser le cycle de l’impasse ?
L’Angola, en hôte et médiateur, joue une carte importante pour son influence régionale. Mais sans un engagement clair de Kinshasa, la rencontre du 18 mars pourrait s’ajouter à la liste des tentatives avortées. Le silence du gouvernement congolais ne pourra durer éternellement : tôt ou tard, il devra clarifier sa position.