Kinshasa, 18 mars 2025- L’ex-chef de l’Etat de la RDC, Joseph Kabila, a rejeté mardi les accusations le liant à la rébellion du M23, les qualifiant d’« infondées » et exigeant des preuves de ses détracteurs. Lors d’une rencontre à Johannesburg avec l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, il a dénoncé une instrumentalisation de la crise sécuritaire à des fins politiques.
“Ces accusations sont tout simplement infondées”, a-t-il déclaré à la presse. “La prochaine fois que vous le verrez, demandez-lui de vous fournir les preuves de ses dires.” Kabila a ainsi balayé d’un revers de main les soupçons qui pèsent sur lui, affirmant que la responsabilité de la situation actuelle devait être analysée avec plus de sérieux.
L’ancien chef d’État a également mis en lumière un paradoxe frappant : “Tout le monde parle du Congo, sauf les Congolais”, a-t-il regretté. Il a dénoncé l’omniprésence des discussions internationales sur la RDC, alors que les acteurs nationaux sont, selon lui, laissés en marge des débats.
C’est dans cette optique qu’il a organisé une rencontre avec des membres de l’opposition et de l’Église catholique. “L’objectif était de réunir tout le monde – opposition, société civile, gouvernement – pour analyser le rôle de chacun dans la situation actuelle et trouver une solution en tant que Congolais”, a-t-il expliqué.
Éloigné de la scène politique depuis son départ du pouvoir en 2019, le président du PPRD a réaffirmé qu’il avait quitté ses fonctions en ayant consolidé la stabilité institutionnelle du pays. Il a rappelé qu’en 2018, il se félicitait du fait que la RDC n’était plus « le maillon faible de la région ».
Mais six ans plus tard, son constat est amer : “Nous sommes presque de retour à la case départ”, a-t-il déploré. Pour lui, la situation sécuritaire s’est dégradée, et les responsabilités doivent être partagées. Il appelle ainsi à une introspection collective.
“Le problème est bien plus profond qu’on ne le pense”, a insisté Kabila. Il a critiqué ce qu’il considère comme un jeu de reproches stérile, où chacun cherche à blâmer l’autre sans prendre en compte les dynamiques internes qui minent le pays.
L’ancien président a conclu par une question provocatrice : “À un moment donné, il faut se demander si c’est nous le problème, si c’est notre problème et comment, en tant que Congolais, nous pouvons résoudre ce problème.” Une interpellation qui vise aussi bien la classe politique que l’ensemble de la société.