Kinshasa, 18 mars 2025- Christophe Baseane Nangaa, ancien gouverneur du Haut-Uélé et sénateur en fonction, se retrouve au cœur d’une tempête politique malgré lui. Contraint de quitter la RDC à la mi-janvier, il affirme être la cible de menaces en raison de son lien de parenté avec son frère, Corneille Nangaa, leader de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), une organisation politique accusée de collusion avec la rébellion du M23.
Selon les révélations de Néo Africa, Baseane Nangaa a obtenu une autorisation de sortie signée par le vice-président du Sénat avant de trouver refuge à Dubaï. Officiellement, son départ ne constitue pas une fuite, mais plutôt une mesure de précaution face à un climat politique de plus en plus hostile. Depuis l’étranger, il a tenté d’ouvrir un canal de discussion avec le président Félix Tshisekedi, sans succès.
Si Christophe Baseane Nangaa n’est pas directement impliqué dans les activités de l’AFC, sa filiation avec Corneille Nangaa semble suffire à faire de lui une figure controversée. Dans un contexte où Kinshasa durcit sa position face aux groupes liés au M23, toute proximité avec l’AFC devient une menace potentielle. L’ancien gouverneur se retrouve ainsi piégé entre sa carrière politique et les choix de son frère.
Désireux d’obtenir des garanties pour un retour sécurisé, Baseane Nangaa aurait sollicité l’intervention du chef de l’État. Mais selon une source proche du dossier, Félix Tshisekedi aurait fermement rejeté sa demande, affirmant que « l’heure est à la guerre, et non aux traitements de faveur ». Une position qui traduit la détermination du pouvoir à ne laisser aucune ambiguïté dans la lutte contre les soutiens présumés des mouvements rebelles.
Bien que Christophe Baseane Nangaa garde le silence sur ses intentions futures, son exil semble marquer un tournant dans les relations politiques internes de la RDC. Si son retour reste incertain, son absence risque de nourrir les tensions déjà palpables entre Kinshasa et ceux considérés comme proches du M23.