Kinshasa, 18 mars 2025- L’ancien président congolais Joseph Kabila a discrètement fait escale à Kampala à l’invitation de son homologue ougandais Yoweri Museveni. Cette visite intervient au même moment que celle de Corneille Nangaa, chef de l’Alliance du fleuve Congo (AFC), un groupe politique en rupture avec Kinshasa. La simultanéité de ces rencontres intrigue et alimente les spéculations sur d’éventuels réajustements stratégiques dans la région.
Du côté du gouvernement congolais, cette convergence inattendue suscite de profondes inquiétudes. Joseph Kabila, bien que silencieux depuis son départ du pouvoir, conserve une influence considérable sur la scène politique congolaise. La perspective d’un rapprochement entre lui et Corneille Nangaa, dont le mouvement est accusé de connivence avec les rebelles du M23, soulève des questions sur une possible recomposition des alliances politiques et sécuritaires.
Le président ougandais, fin stratège, semble jouer un rôle clé dans ces tractations. En réunissant ces deux figures politiques congolaises à Kampala, Museveni pourrait chercher à repositionner son pays comme un acteur central dans la crise congolaise. Cette manœuvre pourrait soit aboutir à une médiation en faveur de la stabilité, soit cristalliser davantage les tensions entre Kinshasa et ses voisins.
Si le leader du FCC n’a pas affiché d’ambitions politiques claires ces dernières années, cette rencontre alimente les hypothèses sur un éventuel retour sur le devant de la scène en RDC. Avec l’échéance présidentielle de 2028 en ligne de mire, certains y voient les prémices d’une alliance qui pourrait bouleverser l’équilibre du pouvoir dans le pays.
Alors que la RDC traverse une période d’instabilité, cette rencontre alimente les interrogations sur les intentions réelles des protagonistes. S’agit-il d’une simple coïncidence diplomatique ou du prélude à une recomposition politique de grande envergure ? Quoi qu’il en soit, Kinshasa reste en alerte, scrutant de près les suites de cette mystérieuse escale à Kampala.