Kinshasa, 19 mars 2025- Les discussions entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, initiées mardi à Doha sous l’égide de l’Émir du Qatar, Sheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, marquent une étape cruciale dans la recherche de la paix dans l’Est de la RDC. Selon Tina Salama, porte-parole de Félix Tshisekedi, ces pourparlers visent à consolider les processus de paix déjà engagés à Nairobi et Luanda.
S’exprimant sur Radio Okapi, Tina Salama a insisté sur la priorité de Kinshasa : obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable. “Ce qui compte le plus pour nous, c’est que nous avons obtenu un cessez-le-feu immédiat. Les Chefs d’État ont réaffirmé l’engagement de toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel”, a-t-elle déclaré, soulignant l’importance du dialogue diplomatique en cours.
Cette rencontre, la première entre Tshisekedi et Kagame depuis la récente escalade de la violence, intervient dans un contexte de tensions exacerbées par l’offensive du M23, qui a pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques à l’Est du pays. Pour Kinshasa, l’implication du Qatar dans les négociations pourrait offrir un levier supplémentaire pour contraindre Kigali à cesser son soutien aux rebelles.
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a confirmé que les discussions ont porté sur la pacification de la région, avec un accent sur la mise en œuvre effective des accords régionaux. Ces échanges visent à éviter une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire et à poser les bases d’une désescalade durable.
En saluant les avancées des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que les résolutions du sommet conjoint EAC-SADC du 8 février à Dar-es-Salaam, les dirigeants congolais et rwandais semblent ouvrir une fenêtre d’opportunité pour un règlement négocié du conflit. Toutefois, la mise en œuvre concrète des engagements pris à Doha reste un défi majeur.
Si cet élan diplomatique est une avancée notable, il ne pourra aboutir que si les actes suivent les paroles. La RDC, qui insiste sur le respect du cessez-le-feu et le retrait du M23 des zones occupées, attend désormais des mesures tangibles pour transformer cette dynamique en une paix réelle et durable.