Kinshasa, 22 mars 2025- Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a ordonné l’arrestation des présumés auteurs du détournement de 10 millions de dollars américains initialement alloués à l’électrification de Moanda, dans le Kongo-Central. Cette somme, issue de la redevance pétrolière de la société Perenco, aurait dû permettre d’améliorer l’accès à l’électricité dans cette cité côtière, mais les travaux semblent s’être arrêtés net.
La Commission de gestion du fonds Moanda (CGFM) avait pourtant affiché son ambition d’achever les travaux avant décembre 2023. À en croire ses déclarations, huit cabines électriques étaient déjà construites et sept autres en chantier sous la supervision de la société PIK Services. Pourtant, sur le terrain, la réalité est toute autre : Moanda demeure plongée dans le noir.
Nelson Thamba, porte-parole de la CGFM, avait assuré que du matériel électrique en provenance de l’étranger était en route : transformateurs, systèmes d’éclairage public, câbles électriques… Une cinquantaine de conteneurs devaient arriver pour donner un nouveau souffle énergétique à la ville. Aujourd’hui, la population s’interroge : où est passé cet équipement ?
Le ministre Mutamba ne compte pas laisser cette affaire impunie. En exigeant des poursuites judiciaires, il envoie un message fort contre l’impunité et le détournement de fonds publics. Il s’agit d’un signal important dans un pays où la gestion opaque des finances publiques reste un problème récurrent.
L’affaire soulève aussi des questions sur le contrôle et le suivi des projets financés par l’État. Comment une somme aussi conséquente a-t-elle pu disparaître sans que personne ne tire la sonnette d’alarme plus tôt ? Ce scandale explique les failles du système et la nécessité de renforcer les mécanismes de transparence.
Alors que les habitants de Moanda espéraient enfin bénéficier de l’électricité grâce à ces fonds, ils se retrouvent à attendre des réponses et, surtout, des actes concrets. L’issue de cette enquête sera un test pour la justice congolaise, appelée à prouver son efficacité face à la corruption qui gangrène le pays.