Kinshasa, 08 avril 2025- C’est un décor de désolation qui s’est installé à Lemba-Imbu, quartier de la commune de Mont-Ngafula, où une vingtaine de familles ont passé la nuit sous les étoiles. La pluie diluvienne qui s’est abattue sur Kinshasa a emporté tout sur son passage, ne laissant derrière elle que des murs effondrés, des meubles brisés et des visages marqués par le choc.
Si certains ont eu la “chance” de ne perdre que leurs toitures ou quelques biens matériels, d’autres se retrouvent sans rien. “Je n’ai plus rien. Même mes documents sont partis avec l’eau”, se lamente un père de famille, debout devant les décombres de ce qui fut sa maison. Dans ce quartier à la fois urbain et rural, les sinistrés vivent désormais dans une précarité extrême, sans abri ni assistance immédiate.
Loin d’être un simple accident climatique, cette tragédie révèle la vulnérabilité criante des habitants face à l’absence d’infrastructures adaptées. Des sources locales évoquent des commerces et des champs ravagés par les eaux, menaçant ainsi la survie économique de plusieurs foyers. Ici, l’inondation n’a pas seulement détruit des murs : elle a fauché des moyens de subsistance.
La débrouille s’organise tant bien que mal. Pour traverser la rivière N’djili, gonflée par les intempéries, élèves et travailleurs doivent payer 500 francs congolais à des jeunes ayant improvisé une passerelle de fortune avec des planches. Une solution précaire, risquée, mais indispensable dans ce quotidien bouleversé.
Face au risque sanitaire qui plane, notamment les maladies hydriques, les habitants lancent un cri du cœur. “Il faut agir avant que le pire n’arrive”, supplie une mère de famille. Alors que le bilan provisoire des inondations à Kinshasa fait état de trente morts, la détresse des sinistrés de Lemba-Imbu interpelle : jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour que des solutions durables soient apportées ?